Les céréales russes pourraient être taxées par l’Europe

Face à la déstabilisation du marché céréalier européen, Ursula von der Leyen propose d’imposer des droits de douane sur les importations de céréales russes. Une mesure qui, au-delà de son impact économique, revêt une dimension politique significative.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 25 mars 2024 à 14h30
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Young farmer inspecting crop, Outdoor Shot - © Economie Matin
2%Le maïs russe représente 2% des importations européennes.

L'Europe traverse une période particulièrement délicate concernant son marché agricole. Les agriculteurs du continent, notamment en France, se trouvent confrontés à une pression croissante exercée par les importations de céréales russes, qui tendent à faire baisser les prix sur le marché mondial.

Des taxes sur les céréales russes

Dans ce contexte, Ursula von der Leyen a suggéré l'introduction de droits de douane sur ces importations, visant à protéger les intérêts des céréaliers européens. Cette proposition, faite lors d'un sommet à Bruxelles, souligne l'urgence de répondre à cette situation. Parallèlement, des pays tels que la République tchèque, la Pologne et les États baltes plaident pour une interdiction totale des céréales russes et biélorusses, espérant ainsi couper une source de revenus pour la Russie et empêcher l'entrée de céréales ukrainiennes potentiellement volées sur le marché européen.

Le commissaire européen chargé du Commerce, Valdis Dombrovskis, a précisé que les droits de douane envisagés seraient prohibitifs, rendant les importations russes non viables d'un point de vue commercial sans affecter le transit vers des pays tiers. Cependant, l'efficacité de cette mesure est mise en doute par certains experts qui notent que le marché principal de la Russie n'est pas l'Europe mais le reste du monde.

En effet, les importations européennes de céréales russes restent marginales en volume, à l'exception notable du blé dur, crucial pour des secteurs spécifiques comme celui des pâtes. La Russie, en tant que leader mondial des exportations céréalières, joue un rôle majeur sur le marché international, profitant de coûts de production inférieurs pour proposer des prix très compétitifs.

Mettre des bâtons dans les roues de l’agriculture russe

Cette stratégie lui a permis de gagner des parts de marché significatives, notamment en Algérie, et de renforcer ses liens avec des pays d'Afrique par des livraisons gratuites de céréales. La proposition de la Commission européenne est accueillie avec scepticisme par la Russie, qui a rapidement réagi en avertissant des conséquences sérieuses pour l'Europe en cas de mise en œuvre de ces droits de douane.

Moscou met en garde contre l'impact potentiel sur les consommateurs européens, tout en soulignant les efforts déployés pour éviter de cibler le secteur agricole dans le cadre des sanctions liées au conflit ukrainien, par crainte de perturber la sécurité alimentaire mondiale.

En parallèle, l'Union européenne cherche à équilibrer sa politique commerciale en continuant d'exempter l'Ukraine de droits de douane, tout en introduisant des mécanismes de sauvegarde pour certains produits sensibles. Cette démarche illustre la complexité de la situation, où des considérations économiques, politiques et humanitaires s'entremêlent.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

1 commentaire on «Les céréales russes pourraient être taxées par l’Europe»

  • L’UE n’a pas fini d’emmerder les peuples de l’UE sous prétexte d’emmerder la Russie ? Parce qu’au final qui paiera la note sinon le citoyen lambda ? Et à quoi et à qui (surtout) profiteront les sommes provenant des taxes sur les produits russes ?

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