La Moselle vient de franchir une étape décisive dans la modernisation de son infrastructure énergétique avec l’inauguration, le 9 décembre 2024, d’une centrale de stockage d’électricité à Saint-Avold. Ce projet, piloté par les entreprises GazelEnergie et Q Energy, s’inscrit dans une dynamique de transition énergétique pour répondre aux défis de l’intermittence des énergies renouvelables.
Renouvelable : cette centrale d’un nouveau genre pourrait bien assurer notre transition énergétique
Représentant un investissement initial de 20 millions d’euros, cette centrale d’une capacité de 44 MWh promet non seulement de renforcer la stabilité du réseau électrique, mais également d’optimiser l’intégration des énergies renouvelables.
Un modèle de soutien à la transition énergétique
La centrale de Saint-Avold se compose de 24 conteneurs contenant plus de 155 000 cellules de batteries. Ces équipements sont destinés à stocker temporairement l’électricité produite en excès par des sources renouvelables comme les parcs solaires et éoliens. L’objectif : réinjecter cette énergie lors des pics de consommation. Cette technologie répond à une problématique clé de la transition énergétique, celle de la gestion de l’intermittence des énergies renouvelables. Selon Corentin Sivy, directeur du développement chez Q Energy, cette infrastructure représente un jalon vers une nouvelle ère énergétique où les énergies renouvelables deviennent pilotables. Une deuxième installation, prévue pour 2026 avec une capacité supplémentaire de 65 MWh, portera l’ensemble du site à une capacité totale de plus de 100 MWh.
Cela représente un investissement cumulé de 50 millions d’euros. Outre ses avantages techniques, la centrale joue également un rôle fondamental dans la régulation des marchés de l’électricité. En effet, lorsque la production excède la demande, les prix peuvent chuter drastiquement. À l’inverse, en période de pénurie, ils augmentent rapidement. En stockant l’énergie excédentaire pour la redistribuer à des moments stratégiques, la centrale réduit cette volatilité, offrant ainsi une plus grande prévisibilité pour les acteurs économiques.
Un site stratégiquement positionné
Implantée à proximité de la centrale à charbon Émile-Huchet, la nouvelle infrastructure s’inscrit dans un territoire historiquement marqué par l’industrie énergétique. La centrale à charbon, remise en service pour répondre aux besoins hivernaux, est appelée à évoluer. GazelEnergie projette de convertir ce site au biogaz, ce qui nécessiterait un investissement supplémentaire de 100 millions d’euros. Le site Émile-Huchet emploie actuellement une centaine de salariés, avec environ 400 emplois indirects. Cette reconversion pourrait consolider l’avenir économique de la région tout en respectant les objectifs environnementaux fixés par l’Union européenne. L’investissement global sur le site reflète une volonté de revitalisation économique.
Les travaux liés à la construction de la centrale et à sa future expansion génèrent des opportunités pour les entreprises locales et favorisent l’emploi dans un secteur en pleine mutation. Ces projets symbolisent également un engagement envers la souveraineté énergétique nationale. Si cette centrale incarne une avancée significative, des limites subsistent. Sa capacité de stockage est limitée à des durées relativement courtes, ne permettant pas de couvrir des besoins sur plusieurs jours. De plus, la France accuse un retard par rapport à d’autres pays en termes de capacité de stockage énergétique globale. Ces contraintes nécessitent de poursuivre les efforts en recherche et développement pour des solutions encore plus performantes.
Élément | Détails |
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Capacité actuelle de stockage | 44 MWh |
Capacité totale prévue (2026) | 100 MWh |
Investissement initial | 20 millions d’euros |
Investissement total prévu | 50 millions d’euros |
Emplois directs et indirects | 500 |