Dans un contexte où la transition énergétique s’impose comme un défi prioritaire, la centrale de Gardanne, située dans les Bouches-du-Rhône, reprend son activité après plusieurs années de turbulences. Cette renaissance, rendue possible grâce à un partenariat entre l’État et GazelEnergie, illustre les enjeux économiques et énergétiques actuels.
Gardanne : 800 millions d’euros pour relancer une centrale stratégique en biomasse
Un site transformé pour répondre aux besoins actuels
Longtemps associée à la production d’électricité à base de charbon, la centrale de Gardanne s’est réorientée vers la biomasse, une technologie reposant sur la combustion de matières organiques. Cette mutation, amorcée il y a près de dix ans, n’a pas suffi à garantir la pérennité du site, en raison de la hausse des coûts des combustibles et d’une absence de flexibilité dans les tarifs de rachat. En 2023, la production a cessé, plongeant les employés dans une incertitude totale.
La situation a changé grâce à un nouvel accord signé entre GazelEnergie et l’État. Ce contrat, prévu pour une durée de huit ans, fixe un prix de rachat compris entre 250 et 260 euros par mégawattheure (MWh), soit bien au-dessus de la moyenne du marché. Par ailleurs, un investissement public de 800 millions d’euros vient soutenir cette relance, un effort jugé indispensable pour préserver l’activité du site.
Emploi et économie locale : des impacts significatifs
La réouverture de la centrale est une excellente nouvelle pour les travailleurs de la région. Elle permet de sauvegarder 500 emplois directs et indirects, incluant les salariés de la centrale ainsi que les nombreux sous-traitants chargés de l’approvisionnement en bois. Selon les dirigeants de GazelEnergie, la production reprendra dès janvier 2025, une échéance très attendue.
Cependant, cette relance ne se fait pas sans compromis. Afin de limiter les dépenses publiques, la production sera restreinte à 4 000 heures par an, soit environ la moitié de la capacité maximale de la centrale. Ce choix reflète une volonté d’équilibre entre soutien économique et gestion budgétaire.
Une approche controversée, mais nécessaire ?
Si cette relance est saluée pour ses retombées sur l’emploi, elle suscite aussi des débats sur son modèle économique et environnemental. Une partie de la biomasse utilisée est importée, notamment d’Amérique du Sud, ce qui alimente des critiques sur l’impact écologique lié au transport. De plus, les coûts de rachat élevés font grimper la facture énergétique pour l’État, soulevant des questions sur la viabilité de cette solution à long terme.
Dans un marché où le prix moyen de l’électricité tourne autour de 67 €/MWh, ce contrat semble coûteux. Toutefois, la centrale est perçue comme un levier stratégique pour renforcer l’indépendance énergétique française, tout en réduisant l’empreinte carbone.
Synthèse des données chiffrées :
Élément | Détails |
---|---|
Technologie | Biomasse (matières organiques, végétaux) |
Investissement public | 800 millions d’euros |
Contrat de rachat | 250-260 €/MWh |
Durée du contrat | 8 ans |
Production annuelle prévue | 4 000 heures |
Emplois préservés | 500 (directs et indirects) |
Prix moyen actuel de l’électricité | 67 €/MWh |