Catastrophes naturelles : France Assureurs s’inquiète du manque de moyens

Face à la multiplication des catastrophes naturelles en France, le « fonds Barnier », destiné à la prévention des risques, ne verra pas son budget augmenter en 2025. Une décision qui fait bondir France Assureurs, d’autant que la surprime d’assurance liée aux catastrophes naturelles est, elle, en hausse.

Grégoire Hernandez
Par Grégoire Hernandez Modifié le 21 octobre 2024 à 10h15
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Catastrophes naturelles : France Assureurs s’inquiète du manque de moyens - © Economie Matin
20 %La surprime « cat nat » sur les contrats d’assurance, qui finance ce fonds, augmentera de 12 % à 20 % à partir de 2025.

Catastrophes naturelles : une augmentation des risques, mais pas du fonds Barnier

En France, les inondations, les tempêtes et autres événements climatiques exceptionnels se multiplient. Malgré cela, le projet de budget 2025 prévoit de maintenir à 225 millions d’euros le montant alloué au « fonds Barnier ». Ce fonds, créé en 1995 par l'actuel Premier ministre, sert à financer des travaux pour réduire la vulnérabilité des bâtiments exposés à ces catastrophes naturelles. Pourtant, Florence Lustman, présidente de France Assureurs, s’est indignée sur Franceinfo le 20 octobre 2024 : « Arrêtons le hold-up sur le fonds Barnier ! » Elle rappelle que la surprime « cat nat » sur les contrats d’assurance, qui finance ce fonds, augmentera de 12 % à 20 % à partir de 2025. Selon ses calculs, le fonds devrait atteindre 450 millions d’euros, mais le gouvernement n’a prévu qu’un montant stable, bien en deçà des besoins.

L’augmentation des risques météorologiques, avec des inondations de plus en plus fréquentes ces dernières semaines, rend ce statu quo budgétaire du fonds Barnier difficile à accepter pour les acteurs de l’assurance. Selon Mme Lustman, la mécanique voudrait que plus les risques augmentent, plus le fonds soit abondé. Cependant, le projet de loi de finances pour 2025 semble ignorer cette logique, malgré la pression des assureurs et la nécessité d'adapter les infrastructures.

Un espoir pour France Assureurs dans les négociations budgétaires à venir ?

Les épisodes très importants d'inondations, notamment dans le Centre-Est de la France, rappellent l'urgence d'adapter les dispositifs de prévention. En effet, les régions Rhône, Loire, Haute-Loire, Ardèche, Lozère et Alpes-Maritimes ont été gravement touchées le 17 octobre 2024 par de fortes inondations. La semaine précédente, des crues avaient déjà frappé l'Eure-et-Loir et la Seine-et-Marne, à cause de la dépression Kirk. En parallèle, les assureurs, comme la Macif, se mobilisent pour venir en aide aux sinistrés en offrant des aides exceptionnelles : relogement, soutien psychologique et délais prolongés pour les déclarations de sinistres. Malgré cette solidarité, l’enveloppe budgétaire dédiée à la prévention des risques reste insuffisante pour répondre à cela. Le maintien du fonds Barnier à un niveau stable risque de limiter les capacités de réponse, fragilisant ainsi les populations et les territoires déjà vulnérables.

Face à la multiplication des catastrophes naturelles et à la pression croissante des assureurs, le gouvernement pourrait-il revoir sa copie ? Florence Lustman, optimiste malgré tout, espère que « cette succession d’événements exceptionnels va nous aider à convaincre à la fois le gouvernement et les députés ». Les discussions autour du budget 2025, qui débutent à l'Assemblée nationale ce 21 octobre 2024, s’annoncent tendues.

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Grégoire Hernandez

Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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