Face à une dette publique croissante, le gouvernement français étudie la possibilité de légaliser les casinos en ligne. Cette décision, motivée par la nécessité de nouvelles recettes fiscales, suscite des inquiétudes quant aux répercussions sur les casinos physiques et les risques liés à l’addiction.
Casino en ligne : vers une légalisation pour renflouer les caisses ?
Un besoin urgent de nouvelles recettes fiscales
Le gouvernement français, en quête de solutions pour pallier ses difficultés budgétaires, envisage désormais la légalisation des casinos en ligne, croit savoir le quotidien Le Figaro. En effet, le marché du jeu en ligne, bien que largement illégal, est florissant. Il aurait généré environ 750 millions d’euros en 2023, une somme qui échappe à l’État en raison de l’absence de régulation. Le gouvernement ne veut plus passer à côté de cette manne potentielle.
Cette démarche vise avant tout à augmenter les recettes fiscales, cruciales dans un contexte où la dette publique française ne cesse de croître. L’amendement proposé prévoit une taxation à 55,6 % des revenus des futurs opérateurs de casinos en ligne, dont une partie serait dédiée à la Sécurité sociale. Cette taxe serait similaire à celle qui s’applique aux jeux de loterie en ligne, déjà régulés. Ainsi, la régulation du casino en ligne est vue comme un moyen efficace de lutter contre les sites illégaux tout en protégeant les joueurs et en créant un cadre fiscal avantageux pour l’État.
Un bouleversement pour les casinos physiques
Cependant, la légalisation des casinos en ligne pourrait avoir des conséquences majeures pour les casinos terrestres. Ces établissements, souvent implantés dans des zones rurales ou des villes de taille moyenne, sont des acteurs économiques et sociaux importants pour les collectivités locales. Les casinotiers craignent une concurrence déloyale de la part des plateformes en ligne, capables d’attirer une clientèle qui, jusque-là, se déplaçait physiquement pour jouer.
Les opérateurs de casinos physiques redoutent une baisse de fréquentation de 20 à 30%, ce qui pourrait entraîner une perte de recettes fiscales pour l’État et les collectivités territoriales. En outre, cette baisse d’activité pourrait conduire à la fermeture des plus petits établissements et menacer jusqu’à 15.000 emplois dans le secteur. Les casinotiers militent pour une solution alternative : réserver l’ouverture des casinos en ligne aux seuls exploitants terrestres, afin d’éviter un désastre économique et social.
Un enjeu de santé publique
Outre les questions économiques, l'ouverture des casinos en ligne soulève des préoccupations liées à la santé publique. Les jeux de casino en ligne, souvent perçus comme plus addictifs que les jeux physiques, présentent un risque accru pour les joueurs vulnérables. L'Autorité nationale des jeux (ANJ) rappelle que les jeux non régulés favorisent l'addiction, le blanchiment d'argent et d'autres pratiques illégales. Actuellement, de nombreux joueurs français accèdent à ces jeux via des plateformes basées à l’étranger, échappant ainsi à toute régulation.
Le projet de légalisation inclut des mesures pour assécher cette offre illégale en proposant une alternative encadrée et plus sûre pour les joueurs. Néanmoins, certains doutent que la simple régulation suffise à éliminer totalement les risques liés aux jeux en ligne. Les opposants à la légalisation estiment que les effets pervers de cette décision, notamment sur la santé mentale des joueurs, pourraient l'emporter sur les avantages fiscaux escomptés.
Un projet à l'avenir encore incertain
Le débat autour de la légalisation des casinos en ligne reste vif. D’un côté, les partisans y voient un levier essentiel pour combler les déficits budgétaires et réguler un secteur déjà en pleine expansion. De l’autre, les opposants redoutent un impact dévastateur sur les casinos physiques et la santé des joueurs. Le texte sera bientôt discuté au Parlement, où il devra faire face à de nombreuses résistances, notamment de la part des casinotiers.