En pleine restructuration financière, Casino (Monoprix, Franprix, Spar, Vival, Naturalia) doit revoir ses propositions sociales d’ici le 27 juin 2024, suite à l’injonction de la Cour d’appel de Paris. Les nouveaux actionnaires du groupe se réuniront le mardi 11 juin à la Maison de la mutualité à Paris. Ils discuteront de la restructuration en cours, éliront le nouveau conseil d’administration du groupe et voteront sur la rémunération de la direction, dont l’ancien PDG Jean-Charles Naouri. Près de 10 % des emplois du groupe sont en jeu.
Supermarchés Casino : réunion des actionnaires, l’heure de vérité pour les employés ?
Une assemblée générale sous tension pour Casino
Depuis que Daniel Kretinsky a pris les rênes en mars 2024, Casino a opéré une restructuration financière drastique. À la fin de l'année 2022, le groupe employait encore 200 000 personnes dans le monde, dont 50 000 en France, comme le rappellent nos confrères du Figaro. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 30 000 employés. Malgré un chiffre d'affaires de 9 milliards d'euros en 2023, et une présence dans de plus de 8 600 magasins, Casino, croulant sous une dette de 1,5 milliard d'euros, des loyers exorbitants et voyant ses magasins se vider, a annoncé, fin avril 2024, son intention de supprimer 1 300 à 3 200 postes supplémentaires (1 293 postes au siège et jusqu'à 1 974 dans les supermarchés et les sites logistiques non repris par des concurrents).
La Cour d’appel de Paris a ordonné à Casino de revoir ses propositions sociales d’ici le 27 juin 2024. Cette décision fait suite à une série de ventes rapides de magasins à Intermarché, Auchan et Carrefour, laissant de nombreux employés dans l’incertitude. Didier Marion, délégué syndical CFE-CGC, avait vivement critiqué ces décisions : « Les actions de la direction ont considérablement entravé notre capacité à remplir notre rôle de représentation et de défense des salariés de Casino », regrette-t-il dans le communiqué de presse de l’intersyndicale (LSA Conso). Les négociations entre l'intersyndicale et la direction resteront ouvertes jusqu'à la première semaine de septembre.
Des rémunérations qui font tache
Laurent Pietraszewski, ancien secrétaire d'État et nouveau président du conseil d'administration, est à la tête des changements avec Philippe Palazzi, directeur général. La nouvelle direction vise à faire de Casino un « champion de la proximité » en misant sur des magasins franchisés comme Vival et Spar, ainsi que sur des enseignes rentables comme Monoprix et Naturalia, ces deux dernières représentant près de la moitié du chiffre d'affaires du groupe, rapporte Le Figaro.
Dans ce contexte tendu, un autre sujet sensible sera soumis au vote des nouveaux actionnaires du groupe : la rémunération de la direction. En effet, les dirigeants actuels de Casino pourraient toucher des rémunérations conséquentes malgré les difficultés du groupe : Jean-Charles Naouri, l’ancien PDG, 825 000 euros pour l'année 2023 et 618 750 euros pour l'année 2024, alors même qu'il a quitté son poste le 27 mars 2024. Le nouveau directeur général du groupe Casino, Philippe Palazzi, quant à lui, pourrait recevoir 825 000 euros et Laurent Pietraszewski, 200 000 euros. Des rémunérations qui, si elles sont votées, auront de quoi rallumer quelques braises parmi les effectifs du groupe.