Wizz Air, la compagnie aérienne hongroise à bas prix, envisage de relancer son offre de pass annuel illimité après avoir écoulé les premiers 10.000 exemplaires en seulement 48 heures. Ce succès commercial masque cependant des défis opérationnels et une avalanche de critiques, notamment sur le plan environnemental.
Carton plein pour le pass « vols illimités » de Wizz Air
Le 13 août dernier, Wizz Air a lancé un pass annuel intitulé « All You Can Fly », permettant à ses détenteurs de voyager sur l’ensemble du réseau de la compagnie pour un coût de 9,99 euros par vol, moyennant un achat initial de 599 euros. Cette offre a suscité un engouement immédiat, les 10.000 premiers pass ayant été vendus en seulement deux jours. Face à ce succès fulgurant, Wizz Air envisage de proposer une nouvelle série de ces pass pour répondre à la demande.
L'offre séduisante de Wizz Air, mais avec des restrictions
Cependant, cette formule n’est pas sans contraintes. Les passagers doivent attendre les trois jours précédant leur départ pour pouvoir réserver leurs vols, ce qui limite la disponibilité des sièges et réduit l’attrait de l’offre pour les voyageurs ayant besoin de planifier à l’avance. De plus, des frais supplémentaires s’ajoutent si les passagers souhaitent choisir leur siège ou emmener plus qu’un simple sac de petite taille, les bagages en cabine et en soute étant payants.
L'initiative de Wizz Air a suscité des réactions contrastées. Michael O'Leary, le PDG de Ryanair, a qualifié cette offre de « coup de marketing », affirmant qu'il serait difficile pour les détenteurs de pass de trouver des places disponibles en réservant à la dernière minute. En réponse, Yvonne Moynihan, directrice générale et responsable ESG de Wizz Air, a défendu l’offre en la qualifiant non seulement de viable, mais aussi d’écoresponsable.
Entre stratégie commerciale et critiques environnementales
Selon elle, l'objectif du pass est de maximiser le taux de remplissage des avions durant les 72 heures précédant le vol, ce qui permettrait de réduire l'intensité des émissions de gaz à effet de serre en augmentant l'efficacité des vols. Cette stratégie, qui consiste à remplir les sièges restés vacants, est présentée comme une manière d’optimiser les ressources et de minimiser l'empreinte carbone par passager.
Cependant, cette justification ne convainc pas tous les observateurs, notamment ceux qui militent pour une réduction du trafic aérien afin de lutter contre le changement climatique. Le débat autour de cette offre met en lumière les tensions entre la recherche de rentabilité des compagnies aériennes à bas coût et les enjeux environnementaux croissants auxquels le secteur doit faire face.
En dépit de ces critiques, Wizz Air semble déterminée à poursuivre cette opération commerciale, soulignant l’attractivité de son modèle économique dans un contexte de baisse des tarifs aériens et de difficultés opérationnelles, notamment liées à des problèmes de moteurs sur certains de ses appareils Airbus A321.