L’inflation est au plus haut : 6% en janvier 2023, mais surtout plus de 12% dans l’alimentation. De quoi réduire le budget des ménages qui, de fait, cherchent toutes les promotions possibles. Et ils se tournent de plus en plus vers les cartes de fidélité proposées par la très grande majorité des distributeurs. Mais est-ce un bon plan ?
Cartes de fidélité : un succès croissant… qui fait du bien aux distributeurs
Les cartes de fidélité ont la cote chez les Français
Selon une étude menée par Software Advice publiée début février 2023 est sans appel : les cartes de fidélité sont massivement utilisées par les Français. 77% des répondants affirment en utiliser au moins une, et 90% d’entre eux plusieurs. Chaque enseigne propose en effet la sienne, avec ses particularités, ses promotions, ses taux de remise…
Et ce sont les supermarchés et épiceries qui attirent le plus de clients fidélisés. 82% des consommateurs suivent un programme fidélité chez les enseignes de distribution. Une part qui tombe à 52% pour l’habillement, 37% pour les produits cosmétiques et 28% pour les bars restaurant.
La raison ? Les cartes de fidélité sont vues comme un moyen de baisser ses dépenses contraintes. 53% des interrogés déclarent avoir ressenti les effets de l’inflation… et avoir changé leurs habitudes de consommation. Pour 4 Français sur 10, l’inflation a bien eu un effet, mais les habitudes de consommation n’ont pas changé.
L’aubaine pour les distributeurs entre données personnelles et achats plus importants
Si les cartes de fidélité promettent des remises, les consommateurs ne sont pas les seuls gagnants de ces programmes. Ce sont les distributeurs qui en bénéficient le plus. L’adage « si c’est gratuit, c’est vous le produit » prend tout son sens.
Avec la carte de fidélité, les grands groupes récupèrent une flopée de données personnelles : montants des dépenses, fréquence, produits préférés… ils les utilisent alors pour mieux cibler les consommateurs, et mieux gérer leur offre. Un produit qui n’est que très peu acheté disparaîtra des rayons, remplacé par un autre qui se vend mieux.
Mais c’est surtout sur le volume de vente que les distributeurs sont gagnants. Les promotions qui se déclenchent à partir d’un certain montant ou un nombre d’articles sont légion. Les consommateurs seront donc tentés d’acheter plus, pour bénéficier de l’offre.
Ce que confirme Oliviers Dauvers, journaliste spécialisé dans la consommation, interrogé par FranceInfo. Il assure que les clients qui utilisent les cartes de fidélité dépensent « 50% de plus » que ceux qui ne l’ont pas. Sans compter qu’ils seront tentés d’acheter un produit, en promotion, plutôt qu’un autre. Et ce malgré un prix potentiellement plus élevé, une qualité inférieure, une quantité plus importante…