Carrière et charge mentale : 25 % des femmes renoncent à leurs ambitions, pourquoi ?

Selon une étude réalisée par l’Ifop pour l’agence News RSE, près de 25 % des femmes déclarent freiner leur progression professionnelle, et d’ainsi porter atteinte à leur carrière, en raison de la charge mentale. Cet enjeu, largement sous-estimé dans le débat public, touche profondément la vie des femmes actives. La charge mentale, définie comme « le fait de devoir penser à tout, tout le temps et pour tout le monde », s’impose comme une entrave majeure à leur évolution professionnelle.

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Par Nicolas Egon Modifié le 9 décembre 2024 à 9h14
Carrière et charge mentale : 25 % des femmes renoncent à leurs ambitions, pourquoi ?
Carrière et charge mentale : 25 % des femmes renoncent à leurs ambitions, pourquoi ? - © Economie Matin
71 %71 % des femmes interrogées déclarent ressentir une charge mentale importante dans leur vie quotidienne, qu’elle soit personnelle ou professionnelle

Pourquoi ce chiffre est-il si alarmant ? Parce qu’il révèle une réalité où les femmes renoncent à des carrières prometteuses pour absorber des responsabilités domestiques et extraprofessionnelles. Organiser des réunions d’équipe, gérer les pots de départ ou coordonner des événements professionnels sont autant de tâches qui, bien que peu valorisées, leur incombent. Ces efforts invisibles, couplés à la gestion quotidienne du foyer, génèrent une fatigue chronique et une perte de productivité au travail.

53 % des femmes impactées par une double journée harassante

L’étude publiée dans Les Echos montre que 53 % des femmes interrogées considèrent la charge mentale comme un frein direct à leur performance professionnelle. Ces responsabilités ne se limitent pas au foyer : elles se manifestent également sur leur lieu de travail. Le constat est sans appel : les femmes sont souvent perçues comme « naturellement » douées pour la gestion des relations humaines.

Une perception stéréotypée qui les enferme dans des rôles secondaires au sein de l’entreprise. « On leur confie ces tâches car elles sont considérées comme plus aptes à gérer la cohésion d’équipe », explique Nora Barsali, fondatrice de News RSE. Dans un tel contexte, 22 % des femmes déclarent avoir renoncé à des promotions ou à des opportunités de carrière pour ne pas exacerber leur charge mentale. Un phénomène qui alimente un cercle vicieux, car plus elles assument ces responsabilités, moins elles sont perçues comme des leaders stratégiques.

Chiffres clés Impact
71 % ressentent une charge mentale élevée Fatigue, baisse de productivité, stress accru
53 % voient leur carrière affectée Renonciation à des postes à responsabilités
25 % freinent leur ambition Découragement et réorientation professionnelle

La technologie : une opportunité encore sous-exploitée

La contribution des technologies pour alléger cette charge reste marginale. Pourtant, des solutions existent. L’intelligence artificielle, par exemple, pourrait automatiser certaines tâches chronophages. Des plateformes comme celles proposées par des start-ups orientées tech permettent d’organiser le partage équitable des responsabilités au sein des foyers. Cependant, leur adoption reste faible, freinée par des habitudes ancrées et un manque de sensibilisation.

Pour Nora Barsali, il est temps de dépasser les réponses simplistes comme le télétravail, souvent vu comme un remède. En réalité, celui-ci renforce parfois les inégalités. En travaillant depuis chez elles, les femmes se retrouvent confrontées à un double fardeau : productivité professionnelle et obligations domestiques.

Quelles solutions pour alléger la charge mentale des femmes ?

  • Sensibilisation en entreprise : Intégrer la question de la charge mentale dans les discussions sur l’égalité professionnelle.
  • Partage des tâches domestiques : Développer des outils collaboratifs pour répartir équitablement les responsabilités dans les foyers.
  • Technologie inclusive : Investir dans des innovations pour simplifier la gestion des tâches familiales et professionnelles.
  • Reconnaissance des tâches invisibles : Valoriser les efforts des femmes au travail en intégrant ces contributions dans les évaluations de performance.

La charge mentale des femmes constitue un frein insidieux mais surmontable. Pour cela, il est impératif que les entreprises, la société et les foyers s’attaquent ensemble à ce défi. L’heure n’est plus au constat, mais à l’action collective.

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