Carburants : les supermarchés ne veulent pas vendre à perte

La vente à perte des carburants est la nouvelle idée du gouvernement. Dès décembre 2023, si le texte de loi est adopté, les stations-essence de toute la France pourront vendre le carburant à perte, et ce alors que la vente à perte est interdite depuis 1963 en France. Mais si elles auront ce droit, ce ne sera pas une obligation. Résultat : les grandes enseignes de distribution ont pris une position claire. Ce sera « niet ».

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 20 septembre 2023 à 10h31
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Carburants : les supermarchés ne veulent pas vendre à perte - © Economie Matin
2 EUROSLe litre de carburant dépasse les 2 euros dans certaines stations-service.

Vente à perte : oui, mais pas partout

L'annonce a été faite par la première ministre à la mi-septembre 2023. Elisabeth Borne a évoqué le projet d’une loi permettant aux distributeurs de revendre le carburant à perte pendant une période de six mois à partir de décembre 2023. La loi devrait atterrir dans les bancs de l’Assemblée nationale en octobre ou novembre 2023.

Cette mesure, présentée comme un « nouvel outil », avait pour objectif de faire baisser les prix à la pompe sans avoir à renouveler la remise sur le carburant financée par l'État l'année précédente. Les distributeurs indépendants ont toutefois obtenu de l’État que la vente à perte soit compensée. Ce qui, in fine, revient au même…

Vente à perte vs vente à prix coûtant : quelles différences ?

La vente à perte signifie vendre un produit à un prix inférieur à son coût d'achat. Sur les carburants, cela signifie que pour chaque litre vendu, la station-essence… perd de l’argent. Cette pratique est généralement interdite car elle peut fausser la concurrence.

La vente à prix coûtant, quant à elle, permet de vendre un produit au même prix que son coût d'achat, sans réaliser de marge. Pas de perte, donc, et pas de gain. Mais avant tout, pas de perte, car c’est bien ce que ne veulent pas les géants de la grande distribution français. Alors qu’ils sont généralement en conflit sur les prix, l’inflation ou encore les promotions, ils ont fait front commun au sujet de la vente à perte.

Une réunion à Bercy qui se termine en échec cuisant

Selon les informations du journal Le Figaro, après avoir rencontré le syndicat Mobilians, Bruno Le Maire a rencontré les dirigeants des grands groupes de distribution français. Intermarché, Casino, Carrefour, E.Leclerc, Système U, Auchan… tous étaient présents. Et tous affichent, du moins en façade, leur volonté d’aider les Français face à l’inflation.

Mais cette volonté a, semble-t-il, une limite. La lutte contre l’inflation et pour le pouvoir d’achat se termine… là où se terminent les bénéfices des entreprises. Car ces derniers passent toujours avant.

Ce qui explique que, selon Le Figaro, la réunion du 19 septembre 2023 a été un échec. « La possibilité de vente à perte ne sera pas suivie car elle n’est économiquement pas tenable », ont expliqué les distributeurs. Comprenez qu’il ne pratiqueront pas la vente à perte, uniquement la vente à prix coûtant.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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