Après l’échec de la proposition du gouvernement de permettre de vendre les carburants à perte, l’exécutif propose de vendre à « prix coûtant ». C’est non aussi pour les petites stations.
Carburants : pas de vente « à prix coûtant » dans les stations
Refus de la dernière proposition présidentielle sur le sujet des carburants
Emmanuel Macron veut des carburants moins chers pour le grand public. Les petites stations-service ont un message clair en réponse : ce n'est pas possible. Mais pourquoi ce refus catégorique ? D'une part, ces petites stations vivent essentiellement des marges sur les carburants. En effet, pour elles, ce n'est pas un produit d'appel comme pour la grande distribution. D'autre part, les recettes générées sur le carburant par les stations sont très basses.
Derrière le "non", il y a une réalité économique incontournable. Les petites stations tirent entre 20 et 60 % de leurs revenus de la marge sur les carburants. Aucune marge, c'est potentiellement dire adieu à la rentabilité. C'est pourquoi, selon les experts, environ 13 % des stations-service pourraient fermer leurs portes si une telle mesure était appliquée. Conséquence, des difficultés d'accès supplémentaires au carburant pour les zones rurales.
Pourquoi est-ce une mauvaise idée ?
Si vous pensez que "prix coûtant" signifie vendre au prix d'achat, détrompez-vous ! Il y a plus que ça. Ce terme, en apparence innocent, englobe le prix d'achat. Mais pas les coûts induits tels que le transport, les commissions par carte bleue, les salaires des employés. Même l'amortissement des équipements n'est pas pris en compte.
La notion de "prix coûtant" est donc beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Pour les stations-service indépendantes, suivre la demande d'Emmanuel Macron reviendrait presque à une vente à perte. Ainsi, ce sont les petites stations qui refusent à nouveau la proposition présidentielle. Dans son allocution, le chef de l'État demande également plus de transparence dans le secteur, notamment chez les raffineurs. En effet, ces derniers sont accusés de participer à la hausse des prix à la pompe.