La hausse des prix des carburants en France continue. Les données du ministère de la Transition écologique et Solidaire, publiées lundi 25 septembre 2023, ne laissent pas place au doute : faire le plein coûte de plus en plus cher. Le prix moyen de l’essence SP95-E10 (la moins chère) et du diesel s’approchent de plus en plus du seuil des 2 euros le litre. Mais une baisse est envisageable.
Carburants : essence et diesel s’approchent (encore) des 2 euros le litre
Essence et diesel affichent… un prix quasiment identique
Arrêtées au vendredi 22 septembre 2023, les données publiées par le gouvernement montrent une nouvelle hausse des prix des carburants. Pour l’essence SP95-E10, sur une semaine, l’augmentation est très légère : 0,5 centime d’euro le litre. Pour le diesel, elle est deux fois plus élevée : 1,2 centime d’euro le litre. De quoi réduire encore un peu plus l’avantage, en termes de prix, du diesel par rapport à l’essence.
En moyenne, les Français doivent désormais débourser 1,9443 euro pour un litre d’essence SP95-E10 et 1,9410 euro pour un litre de diesel. Finalement, le prix est quasiment identique. Et il n’est, dans les deux cas, que 6 centimes inférieur au seuil psychologique des 2 euros le litre. Seuil largement dépassé depuis des semaines par l’essence SP98, la plus chère, et parfois par l’essence SP95 qui ne continent pas d’éthanol.
Les carburants augmentent sur fond de hausse du prix du pétrole
La hausse des prix des carburants n’étonne pas. Le prix du pétrole a grimpé de près de 20 dollars le baril en quelques mois seulement. Le 26 septembre 2023, avant l’ouverture de la Bourse de Paris, le baril de Brent, le pétrole de la mer du Nord, affichait 91,40 dollars. Le 27 juin 2023, le même baril s’échangeait à 72,72 dollars, soit 21 dollars de moins.
Résultat : un prix au litre pour les carburants qui grimpe de manière continue depuis le début de l’été 2023. La semaine du 3 juillet 2023, l’essence SP95-E10 ne coûtait en moyenne que 1,7895 euro le litre en France. Et 1,6658 euro pour le diesel. Depuis, le prix au litre a grimpé de 20 centimes environ. Soit 10 euros de plus pour un plein de 50 litres.
Un chèque carburant qui représente très peu
La hausse continue des prix des carburants inquiète. Le gouvernement a tenté d’obliger les distributeurs à vendre à perte. Mais ces derniers ont annoncé d’une seule voix leur rejet de la mesure. Obligeant même Emmanuel Macron à changer de stratégie. Lors de son entretien du 24 septembre 2023, il a déclaré renoncer à la vente à perte et opter pour la vente « à prix coûtant ». Et comme l’exécutif se refuse à relancer la « ristourne à la pompe », pour 2024 ce sera le retour du chèque carburant. Une indemnité forfaitaire de 100 euros que les Français ont déjà connue en 2023 et accessible pour les seuls ménages modestes qui travaillent.
Sauf que ce montant est faible. 100 euros, avec un prix des carburants qui frôle les 2 euros le litre, ça ne représente que 50 litres d’essence ou de diesel. Soit un plein, voire même pas. Or, avec une consommation d’environ 6 litres aux 100 kilomètres, cette somme représente moins de 1.000 kilomètres, donc moins d’un dixième de la distance moyenne parcourue annuellement par les Français, 12.000 kilomètres.
Une baisse de prix à venir pour les carburants en France ?
Si les Français espéraient voir les prix des carburants chuter grâce à la vente à perte, c’est donc raté. Quant aux opérations « à prix coûtant », ils ne doivent pas s’attendre à des miracles. Les distributeurs n’ont que quelques centimes de marge par litre de carburant sur lesquels jouer. Si par ailleurs ils acceptent de jouer le jeu, ce qui est loin d'être gagné. Ce que confirme Olivier Gantois, président de l’UFIP Energies et Mobilités, sur FranceInfo lundi 25 septembre 2023. « Quand on passe du prix pratiqué aujourd'hui au prix coûtant, on parle de quelques centimes par litre seulement de remise à la pompe. Les prix baisseraient, si on vendait à prix coûtant, de l'ordre d'un centime par litre. »
Seule solution pour voir les prix baisser : que le prix du baril de pétrole baisse également. Or, ça ne semble pas être d’actualité, à cause des décisions de réduction de production des pays de l’OPEP+. Toutefois, à court terme, une légère baisse est envisageable, là aussi de quelques centimes tout au plus. Les données du ministère publiées lundi 25 septembre 2023 affichent un « Brent daté » de 95,2 dollars le baril. Soit le prix, en Bourse, de la mi-septembre 2023. Le prix du baril a chuté de quelques dollars depuis, tout en restant au-dessus des 90 dollars. De quoi, peut-être, alléger à la marge la facture des automobilistes.