Le carburant commence à manquer dans certaines stations-services, mais la pénurie n’est pas encore déclarée. Il ne s’agit pour l’instant que du blocage de certains ravitaillements et des réquisitions sont déjà actées, notamment dans le Sud-est.
Carburant : blocages des raffineries, ruptures en stations-service, vers une pénurie ?
Pas encore de pénurie de carburant, mais une forte mobilisation syndicale
Blocages des raffineries, ruptures en stations-service, début d’un éventuel mouvement de panique : autant de causes pour expliquer le manque de carburant dans plusieurs régions de France. La mobilisation contre la réforme des retraites entraîne la fermeture de plusieurs raffineries, comme celle de Total Normandie, la plus importante du territoire français. Deux autres raffineries pourraient bien suivre le pas : le site de Lavera dans les Bouches-du-Rhône et celui d’Esso-ExxonMobil situé en Seine-Maritime.
Pour autant, c’est le Sud-ouest qui est le plus touché depuis le lundi 20 mars 2023. Les approvisionnements sont compliqués pour pas moins de 37% des stations-service. Une première réquisition de personnel a eu lieu au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, où les employés sont forcés de remplir leurs camions pour ravitailler. Sur l’ensemble du territoire, c’est 7% des stations qui manquent d’un ou plusieurs carburants. Cette situation entraîne d’ailleurs une légère hausse des prix de 2 centimes.
Réserves, approvisionnement et blocages des stations-service
La pénurie de carburant n’est pas pour tout de suite, selon Olivier Gantois, président de l'Union française des industries pétrolières, énergies et mobilités, l’Ufip. « La France compte 200 dépôts pétroliers pour près de 11.000 stations-service » et « Ce lundi, seuls 8 dépôts [étaient] bloqués, ce qui ne nous fait pas craindre de véritable pénurie ».
Pour plusieurs responsables, le risque réel réside dans un comportement inattendu qui pousserait les Français à se précipiter aux stations-service alors même qu’ils n’en ont pas encore besoin. D’ailleurs, la préfecture a publié en Provence-Alpes-Côte-d' Azur un arrêté interdisant le remplissage de jerrycans à la pompe, afin d’empêcher des tensions sur les points d’approvisionnement déjà pauvres en réserve.
Le gaz est lui aussi en baisse de distribution, alors que plusieurs centres de stockages sont bloqués par les grévistes. Pas d’arrêt de la distribution, mais une diminution de la pression distribuée. Les syndiqués prévoient même un passage à 49.3 bars de pression.