En 2024, les conducteurs pourraient continuer à subir la pression des prix élevés des carburants, malgré une légère baisse observée fin 2023. Les facteurs géopolitiques et la demande croissante en pétrole pourraient un rôle crucial dans cette dynamique.
Automobile : les prix des carburants vont-ils baisser en 2024 ?
Le carburant en 2024 : un avenir incertain
Fin 2023, une légère baisse des prix du carburant a été constatée, avec le SP95-E10 à 1,78 euro et le gazole à 1,75 euro le litre. Néanmoins, ces tarifs restent élevés par rapport aux années précédentes. Le gouvernement français, anticipant une relative stabilité, a décidé de ne pas reconduire le chèque carburant en 2024. L’indemnité carburant de 100 euros, destinée aux foyers fiscaux modestes, sera conditionnée aux fluctuations des prix. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a souligné que cette aide serait activée si les prix atteignent le seuil de 1,95 euro par litre.
La consommation globale de pétrole a atteint un record historique en 2023, avec une demande de 102 millions de barils par jour. Matthieu Auzanneau, directeur de The Shift Project, rappelle que cette forte demande est portée par la croissance économique et l'émergence de nouvelles classes moyennes, notamment dans les pays en développement. La transition vers la voiture électrique ne suffit pas encore à compenser cette hausse de consommation.
Perspectives et défis pour les marchés pétroliers
Face à cette demande accrue, les pays producteurs et les compagnies pétrolières s’adaptent. Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, a affirmé la volonté du groupe de continuer la production pétrolière tant que la demande persiste. Le démarrage de la production du champ offshore de Mero au Brésil en janvier 2024 en est un exemple. Ce développement souligne les ambitions du Brésil de devenir un acteur majeur de la production pétrolière mondiale.
Cette augmentation de la production et de la consommation de pétrole pose des défis environnementaux majeurs. De plus, certains grands producteurs montrent des signes d'essoufflement, leurs puits s'épuisent. L'Angola, ayant quitté l'OPEP, ainsi que d'autres pays comme le Mexique, le Nigeria et l’Azerbaïdjan, pourraient connaître des baisses de production. Ces facteurs pourraient accentuer la tension sur les marchés et influencer les prix du carburant.
Il apparaît clairement que les prix des carburants en 2024 dépendront de nombreux facteurs : géopolitiques, les politiques gouvernementales, la demande mondiale en énergie et les défis environnementaux. Les conducteurs doivent se préparer à des fluctuations et possiblement à des prix élevés dans les mois à venir.