Cacao : les autorités ivoiriennes répondent aux revendications des planteurs

Face à la montée des prix mondiaux du cacao, le gouvernement ivoirien a annoncé, le mardi 2 avril 2024, une augmentation significative du prix minimum garanti aux planteurs, de 50 % pour la récolte à venir. Cette décision, saluée par les planteurs, vise à apaiser les tensions et à éviter une grève qui aurait pu perturber la filière. Cependant, malgré ce geste, certaines revendications des syndicats de planteurs restent en suspens, laissant planer des incertitudes quant à l’avenir de la politique de commercialisation du cacao en Côte d’Ivoire.

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Par Rédacteur Publié le 21 avril 2024 à 8h00
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60%La production de cacao est concentrée à près de 60% en Côte d’Ivoire et au Ghana

Une hausse historique des prix du cacao

Sous la pression des planteurs de cacao, qui exigeaient de profiter de la flambée des cours du cacao sur les marchés internationaux et menaçaient de se mettre en grève, le gouvernement ivoirien a annoncé une augmentation record du prix minimum garanti, de 50 %. Cette hausse porte le tarif d’achat minium d’un kilo de fèves de cacao de 1 000 à 1 500 francs CFA pour la campagne intermédiaire d'avril à septembre.

Cette décision intervient alors que le prix de la tonne de cacao a atteint un pic historique de 10 000 dollars à la Bourse de New York, offrant ainsi une opportunité sans précédent aux producteurs ivoiriens. Le ministre de l’agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, a loué « un niveau de prix jamais réalisé dans l’histoire de la filière cacao en Côte d’Ivoire et les efforts exceptionnels consentis par l’État ».

Des revendications persistantes des syndicats de planteurs

Malgré cette augmentation du prix minimum garanti, certains syndicats de planteurs maintiennent leurs revendications. Si l'annonce du gouvernement a permis d'éviter une grève imminente, ces syndicats prévoient de rendre leur décision finale après une réunion de concertation prévue pour le 12 avril.

Certains représentants des planteurs réclament notamment un réexamen du système de vente à terme, qui représente une part importante de la commercialisation du cacao en Côte d'Ivoire. Cette demande de réforme est également soutenue par certains partis d'opposition, qui plaident pour coordonner une revalorisation du prix plancher avec une révision de la politique de commercialisation agricole.

Des défis à surmonter malgré la hausse des prix

Bien que la hausse des prix du cacao offre des perspectives économiques positives pour les planteurs ivoiriens, des défis persistants menacent la production à long terme. Les conditions météorologiques défavorables, telles que les précipitations diluviennes et la prolifération du virus de l'œdème des pousses du cacaoyer, ont réduit la quantité de fèves récoltées. La hausse des prix pourraient ne pas compenser le manque à gagner de certains planteurs.

Cette baisse de la production, que risque d’aggraver le réchauffement climatique et le vieillissement des vergers, pourrait entraîner une augmentation des prix et relancer le débat sur le système de vente anticipée. « Il a fallu qu’on observe une hausse des prix sur les marchés boursiers pour que de nombreuses langues se mettent à critiquer le système stabilisé au profit du système libéral », a déclaré Kobenan Kouassi Adjoumani.

Selon qui « la Côte d’Ivoire a déjà expérimenté un système de ventes spots entre 2000 et 2011 ». Aligner davantage la rémunération des planteurs sur les prix des marchés de gros peut sembler bénéfique en période de hausse de ces prix. Une telle option risquerait toutefois de fortement la volatilité des rémunérations, dans un contexte où des investissements semblent nécessaires pour s’adapter à la nouvelle donne climatique. Elle mettrait ainsi les planteurs sous la menace d’une catastrophe économique en cas d’effondrement brutal des cours. Les négociations promettent donc d’être complexes dans les semaines à venir.

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