Europe : un câble sous-marin de plus de 1 000 kilomètres coupé !

La rupture inattendue du câble sous-marin de télécommunication reliant la Finlande à l’Allemagne, C-Lion1, soulève des interrogations majeures sur la sécurité européenne. Cette coupure, qualifiée d’« impact extérieur » potentiel, laisse planer des doutes sur une éventuelle « guerre hybride ».

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Par Grégoire Hernandez Publié le 19 novembre 2024 à 9h00
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Europe : un câble sous-marin de plus de 1 000 kilomètres coupé ! - © Economie Matin

C-Lion1: un câble sous-marin stratégique ciblé 

Le câble C-Lion1, d'une longueur de 1 172 kilomètres, relie Helsinki, la capitale finlandaise, à Rostock, au nord-est de l'Allemagne. Depuis sa mise en service en 2016, il constitue un maillon très important pour les communications numériques entre la Finlande et l'Europe centrale. Sa rupture soudaine, détectée le 18 novembre 2024 par l'opérateur finlandais Cinia, a interrompu toutes les connexions. Selon les premières analyses, cette coupure résulterait d'un « impact extérieur » dans une zone éloignée du trafic maritime, excluant ainsi des causes naturelles telles que l'activité sismique. La prudence reste de mise : bien que le sabotage ne soit pas confirmé, il n'est pas totalement écarté.

Face à cet incident, les gouvernements allemand et finlandais ont exprimé leur « profonde préoccupation » et alerté sur la possibilité d'une « guerre hybride » menée par des acteurs malveillants. Dans une déclaration commune, les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont souligné que la sécurité européenne est mise à l'épreuve : « Une enquête approfondie est en cours, notre sécurité européenne n'est pas seulement menacée par la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine, mais aussi par les guerres hybrides menées par des acteurs malveillants ». L'exemple du sabotage des gazoducs Nord Stream en 2022 demeure frais dans les mémoires, illustrant la vulnérabilité des infrastructures critiques.

Des hypothèses multiples

Pour l'heure, les causes exactes de la rupture du câble restent incertaines. L'opérateur Cinia et les autorités finlandaises conduisent une enquête approfondie pour en savoir plus. Henri Kronlund, directeur des relations publiques de Cinia, a précisé que la « coupure volontaire » est une option étudiée, bien que les preuves manquent pour confirmer cette hypothèse. En parallèle, Tapio Frantti, professeur de cybersécurité, s'interroge au radiodiffuseur public Yle sur les motivations potentielles derrière cet acte, pointant du doigt des implications possibles de Moscou : C’est « probablement le résultat d’un acte intentionnel. Lorsqu’un câble se brise, on se demande pourquoi cela s’est produit [et] qui pourrait avoir un motif pour faire quelque chose comme ça ».

La rupture du câble C-Lion1 ne se limite pas à une simple interruption des télécommunications. Cette infrastructure, capable de transmettre jusqu'à 144 térabits par seconde, joue un rôle clé dans l'économie numérique et les échanges de données en Europe du Nord. En octobre 2023, un gazoduc sous-marin reliant la Finlande à l'Estonie a été fermé après avoir été endommagé par l'ancre d'un cargo chinois. Depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, la Finlande a intensifié la surveillance des incidents en mer Baltique.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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