La SNCF a connu un premier semestre 2023 semé d’embûches. Entre une inflation croissante, une grève de grande envergure et un marché de fret international ralentissant, le transporteur public a vu sa performance globale légèrement fléchir.
Ça roule pour la SNCF malgré les crises
Le premier semestre 2023 a été un parcours d'obstacles pour la SNCF. Le groupe a fait face à des difficultés multiples, dont une mobilisation importante contre la réforme des retraites, qui a coûté à l'entreprise environ 500 millions d'euros de chiffre d'affaires et 400 millions d'euros de résultat opérationnel (Ebitda). L'inflation a également pesé sur les comptes de la société, avec une facture d'électricité qui a doublé, soit une augmentation de 400 millions d'euros. En parallèle, le groupe a mis en place deux hausses de salaire d'environ 6% en moyenne en 2022 et 2023. Malgré ces facteurs contextuels, le groupe a su maintenir une certaine stabilité.
Performance inégale entre les filiales de la SNCF
Les filiales SNCF Réseau et Rail Logistics Europe ont particulièrement souffert de cette conjoncture difficile. Leur rentabilité a connu une chute significative : plus de 20% pour le gestionnaire d'infrastructures et près de 70% pour la branche de logistique ferroviaire. Dans ce contexte, la performance de la SNCF a été inégale. D'un côté, SNCF Voyageurs a su démontrer une grande résilience, avec un chiffre d'affaires en hausse de plus de 11%, dépassant les 9 milliards d'euros. Les ventes de billets TGV pour l'été sont déjà 10% supérieures à celles de l'année précédente. À l'opposé, Geodis, la filiale de logistique internationale de la SNCF, a vu son chiffre d'affaires diminuer de 12%, atteignant désormais 5,9 milliards d'euros. Keolis, qui exploite les réseaux de transport urbain, a vu son chiffre d'affaires augmenter de 7,3%, mais son résultat opérationnel a diminué de près de 8%.
Des résultats solides malgré tout
Malgré ces difficultés, la SNCF a su maintenir une certaine stabilité financière. Le groupe a même réussi à dégager un flux de trésorerie en forte hausse, qui a plus que doublé pour atteindre 2,7 milliards d'euros, avec un chiffre d'affaires de 20,7 milliards d'euros (+2 %). De plus, la dette du groupe a été réduite de 500 millions d'euros, bien que la dette nette se situe toujours aux alentours de 24 milliards d'euros. Laurent Trévisani, le directeur financier du groupe, souligne la solidité de la structure financière du groupe et sa capacité à mener ses investissements.