Voiture électrique : le chinois BYD envoie bouler l’Europe et ouvre une usine en Turquie

Le constructeur chinois BYD annonce un investissement massif en Turquie pour y ouvrir une nouvelle usine de voitures électriques. L’objectif ? Contourner les taxes imposées par l’Union européenne sur les véhicules chinois et profiter d’un marché local de l’électrique en pleine expansion.

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Par Grégoire Hernandez Publié le 9 juillet 2024 à 11h00
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76,8 MILLIARDS €Le chiffre d'affaires de BYD a atteint 76,8 milliards d'euros en 2023.

BYD s'allie avec la Turquie : un partenaire stratégique

L'industrie automobile européenne est de plus en plus confrontée à la concurrence des constructeurs chinois, particulièrement dans le secteur des voitures électriques. Pour protéger ses intérêts, l'Union européenne a mis en place des "droits compensateurs" sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine. Ces taxes, atteignant parfois jusqu'à 38%, sont destinées à équilibrer la concurrence avec les constructeurs européens. BYD, leader mondial des véhicules électriques, a décidé de contourner ces barrières en ouvrant une usine en Turquie, un choix stratégique qui pourrait changer la donne pour le marché européen.

La Turquie s'impose comme un choix judicieux pour BYD grâce à son accord commercial avec l'Union européenne, datant de 1995. Cet accord permet aux produits "made in Turkey" de bénéficier d'une entrée facilitée sur le marché européen, exemptée des taxes punitives imposées aux produits chinois. En plus de cette avantageuse situation douanière, le marché turc de l'automobile électrique est en pleine expansion, représentant déjà 7,5% des ventes de véhicules. Avec un investissement d'un milliard de dollars, BYD prévoit de produire des véhicules en Turquie dès 2026, échappant ainsi aux contraintes douanières tout en répondant à une demande locale croissante. La Turquie compte 90 millions d'habitants.

Déjà une usine en Hongrie

L'investissement de BYD en Turquie ne se limite donc pas à une simple manœuvre pour contourner les taxes. Cette usine sera la deuxième de BYD sur le sol européen après celle en construction en Hongrie, où le début de la production de 150 000 voitures électriques est prévu pour 2025. En produisant localement, BYD pourra non seulement réduire ses coûts logistiques et ses délais de livraison, mais aussi bénéficier potentiellement des aides à l'achat de véhicules électriques dans certains pays européens. Cette approche permet à BYD de solidifier sa présence en Europe et de se positionner comme un concurrent sérieux face aux constructeurs européens et américains.

L'implantation de BYD en Turquie intervient dans un contexte géopolitique particulier. Le gouvernement turc, après avoir initialement annoncé une hausse des droits de douane sur les voitures électriques chinoises, semble avoir trouvé un terrain d'entente avec les autorités chinoises, ouvrant la voie à des investissements significatifs dans le pays. Cette décision pourrait encourager d'autres constructeurs chinois à suivre l'exemple de BYD et à investir en Turquie, renforçant ainsi le rôle de la Turquie comme un hub industriel entre l'Asie et l'Europe. Cette dynamique profite non seulement à l'économie turque, en créant des emplois et en attirant des capitaux, mais elle pourrait également redessiner les flux commerciaux et les alliances stratégiques dans la région.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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