Le gouvernement a présenté, le 10 octobre 2024 au soir, son projet de loi de finances pour 2025. Ce budget ambitieux prévoit un total de 60 milliards d’euros d’efforts, répartis entre 40 milliards de réductions de dépenses et 20 milliards de nouvelles recettes fiscales. Objectif : contenir le déficit public, qui pourrait dépasser les 5,6% du PIB, tout en affrontant les défis économiques actuels.
Budget 2025 : comment l’État s’y prendra-t-il pour trouver 60 milliards d’euros ?
Réductions de dépenses : vers un effort budgétaire sans précédent en 2025
La réduction des dépenses constitue le pilier central du projet de budget 2025, avec un montant total de 40 milliards d'euros. L'État se veut le principal contributeur à cet effort, avec plus de 20 milliards d'économies. Parmi les mesures saillantes, on retrouve la suppression de 4.000 postes d'enseignants dans le secteur de l'Éducation nationale, une décision justifiée par une baisse prévue de 100.000 élèves à la rentrée 2025. Cependant, 2.000 postes d'accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) seront créés pour répondre à leurs besoins spécifiques.
La politique de l'emploi et les aides aux entreprises sont également mises à contribution, avec une réduction des exonérations de cotisations sociales. Les opérateurs de l'État, quant à eux, devront dégager 1,5 milliard d'euros d'économies. En parallèle, le gouvernement reporte l'indexation des retraites sur l'inflation de janvier à juillet 2025, une mesure qui devrait permettre de récupérer 4 milliards d'euros. L'ensemble de ces efforts vise à redresser les finances publiques, tout en affrontant la résistance de certaines collectivités locales, elles-mêmes sollicitées pour trouver 5 milliards d'euros.
Nouvelles recettes fiscales : une contribution accrue des plus aisés et des entreprises
En complément des économies, le gouvernement prévoit de générer 20 milliards d'euros de recettes supplémentaires, notamment par le biais de hausses d'impôts ciblées. Une surtaxe sur les bénéfices des 300 plus grandes entreprises est envisagée, avec un objectif de collecte de 8 milliards d'euros. Cette mesure, limitée dans le temps, vise les entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse un milliard d'euros et pourrait être prolongée au-delà de 2025.
Les ménages les plus fortunés seront également sollicités. Une surtaxe exceptionnelle, inspirée de la contribution mise en place en 2012, s'appliquera aux 65.000 foyers les plus aisés, ceux dont le revenu annuel dépasse 500.000 euros. Cette mesure devrait rapporter 5,7 milliards d'euros, dont une partie proviendra de la hausse des accises sur l'énergie, qui concernera l’ensemble des ménages français.
Les chaudières à gaz et les véhicules neufs seront plus lourdement taxés
Enfin, le gouvernement entend durcir la fiscalité environnementale pour aligner son budget avec les objectifs climatiques. La vente de voitures neuves sera davantage taxée, et les taxes sur les billets d'avion seront augmentées, contribuant à une fiscalité plus « verte » mais controversée. Les critiques se multiplient, notamment face à la hausse de la TVA sur les chaudières à gaz, qui passera de 5,5% à 20%, rapportant 200 millions d'euros supplémentaires à l'État. Les débats à l'Assemblée s'annoncent animés, alors que ce projet budgétaire se heurte à une opposition marquée dans un contexte politique déjà tendu.