Le Premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal, a transmis aux ministères les « lettres plafonds » pour le budget 2025, en d’autres mots les montants maximum que les différents ministères seront autorisés à dépenser en 2025.
Un budget 2025 sous tension : 10 milliards d’économies en vue
Un budget 2025 aussi conséquent qu’en 2024, un effort qui ne doit pas être sous-estimé
Le budget 2025 de la France se prépare dans un climat politique tendu et sous le signe de l’austérité. Alors que le Premier ministre, Gabriel Attal, a présenté sa démission, il a néanmoins pris l'initiative d'envoyer les « lettres plafonds » aux différents ministères, définissant les crédits alloués pour l'année à venir. Une démarche justifiée par la nécessité d'éviter un retard dans la préparation du budget, essentiel pour que la loi de finances soit adoptée dans les délais impartis par la Constitution.
Cependant, ce budget est marqué par une exigence de stabilité : les dépenses de l'État sont reconduites au même niveau qu'en 2024, soit 492 milliards d'euros. Cette stabilité apparente cache en réalité un effort budgétaire considérable. En effet, maintenir ces crédits inchangés face à l'inflation revient à imposer environ 10 milliards d'euros d'économies aux ministères, un défi qui se traduira par des coupes significatives dans certains secteurs.
Le ministère du Travail verra son budget amputé, tandis que la Défense sera préservée
Malgré le caractère transitoire de ce gouvernement, les décisions prises pour ce budget témoignent de choix politiques forts. Certains secteurs, comme la Défense, verront leurs budgets préservés ou même augmentés, tandis que d'autres, notamment le ministère du Travail, devront faire face à des réductions substantielles. Une coupe de 600 millions d'euros pourrait ainsi être imposée, justifiée par une baisse du chômage et une réforme annoncée des dispositifs d'apprentissage.
Cette politique budgétaire s’inscrit dans l'objectif de ramener le déficit public sous les 3% du PIB d'ici 2027. Pourtant, atteindre les objectifs de réduction du déficit pour 2025 semble de plus en plus irréaliste. Les projections initiales de -4,1 % ont été abandonnées, reflétant une réalité économique plus sombre et un climat politique peu propice aux réformes drastiques. Dans ce contexte, la trajectoire budgétaire proposée apparaît comme un compromis difficile entre responsabilité financière et nécessité de réforme, tout en restant réversible pour le prochain gouvernement.