Le projet de budget pour 2025, présenté en octobre 2024, prévoit d’augmenter les impôts et les prélèvements obligatoires à hauteur de près de 30 milliards d’euros. Objectif : tenter d’endiguer la dette et le déficit de l’État.
Budget 2025 : 30 milliards d’euros d’impôts en plus
L’augmentation des impôts prévue pour 2025 repose essentiellement sur les entreprises, qui en assumeront environ 75%. Toutefois, les ménages ne seront pas épargnés, contribuant à environ 25% de cette nouvelle charge fiscale.
Une taxe sur les rachats d'actions qui inquiète les entreprises
Le gouvernement a dévoilé son projet de loi de finances pour 2025, et les contribuables ont de quoi s'inquiéter. Parmi les nombreuses mesures fiscales, la nouvelle taxe sur les rachats d'actions devrait rapporter 200 millions d'euros.
Cette augmentation d'impôt cible les grands groupes qui rachètent leurs propres actions, une pratique courante pour augmenter la valeur des titres restants. Les entreprises dénoncent une fiscalité toujours plus lourde, craignant que cette taxe n'affecte leur compétitivité sur le marché international.
Suppression de la niche sociale pour les expatriés : une augmentation d’impôts déguisée
Dans le sillage des hausses d'impôts, la suppression de la niche sociale pour les travailleurs expatriés rapportera 300 millions d'euros supplémentaires. Cette mesure met fin à l'exonération partielle de cotisations sociales dont bénéficiaient les salariés envoyés à l'étranger.
Fin du taux réduit de TVA sur les chaudières fossiles : les ménages touchés au portefeuille
Les ménages ne sont pas épargnés par ces augmentations d'impôts. La fin du taux réduit de TVA sur l'installation de chaudières fossiles devrait générer 300 millions d'euros.
Présentée comme une mesure écologique, elle se traduit par une augmentation de taxes pour les foyers n'ayant pas les moyens d'investir dans des solutions énergétiques plus vertes. Avec le risque d'accentuer les inégalités face à la transition énergétique.
Le malus écologique rapportera un milliard d’impôt de plus
La fiscalité automobile subira également une hausse, avec 900 millions d'euros attendus. Le malus automobile sur les grosses cylindrées thermiques sera renforcé, tandis que les aides à l'achat de véhicules électriques seront réduites.
Les avantages en nature sur les véhicules de fonction seront également revus à la baisse. Une augmentation d'impôts frappe de plein fouet les automobilistes, qui voient leurs taxes s'alourdir sans réelle alternative accessible.
Taxe sur les billets d'avion : un milliard d'euros sur les voyages
Le secteur aérien est également visé avec une nouvelle taxe sur les billets d'avion, censée rapporter un milliard d'euros. Cette augmentation de taxes touchera tant les compagnies aériennes que les voyageurs, rendant les déplacements plus coûteux. Si l'objectif affiché est écologique, nombreux sont ceux qui y voient une énième augmentation d'impôts pesant sur le pouvoir d'achat des ménages.
Impôt minimal à 20 % pour les ménages fortunés
Le gouvernement entend instaurer un impôt minimal de 20% pour les ménages les plus aisés, espérant ainsi récolter deux milliards d'euros. Cette mesure fiscale concerne moins de 25 000 foyers, ce qui est encore moins que ce qui était initialement prévu.
Cotisations en hausse pour les collectivités locales : 2,9 milliards d'euros à trouver
Les collectivités locales subiront une augmentation de taxes avec la hausse des cotisations pour la Caisse Nationale de Retraite des Agents des Collectivités Locales (CNRACL), à hauteur de 2,9 milliards d'euros.
Remontée des taxes sur l'électricité : une facture énergétique plus lourde
La fin du bouclier tarifaire entraîne une remontée des taxes sur l'électricité, rapportant trois milliards d'euros. Les ménages et les petites et moyennes entreprises (PME) verront ainsi leurs factures d'électricité augmenter.
Cette augmentation d'impôts est jugée injuste par de nombreux consommateurs, surtout lorsqu'elle pèse davantage sur une énergie moins polluante comparée aux énergies fossiles.
Refonte des allègements de charges sur les bas salaires : un coup dur pour l'emploi
La refonte des allègements de charges sur les bas salaires doit rapporter quatre milliards d'euros. Cette mesure fiscale inquiète les entreprises, qui craignent une hausse des coûts salariaux. Les PME, en particulier, redoutent que cette augmentation d'impôts n'affecte leur capacité à embaucher, aggravant ainsi le chômage.
Surtaxe d'impôt sur les sociétés : les grands groupes à la caisse
La mesure la plus lucrative pour l'État est la surtaxe d'impôt sur les sociétés visant les groupes réalisant plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires, avec huit milliards d'euros attendus. Les grandes entreprises sont une fois de plus mises à contribution pour combler le déficit budgétaire.
Budget : récapitulatif des augmentations d'impôts prévues pour 2025
Mesure | Montant attendu (euros) | Contributeurs |
---|---|---|
Taxe sur les rachats d'actions | 200 millions | Grandes entreprises |
Hausse des cotisations AGS | 200 millions | Entreprises |
Suppression de la niche sociale des expatriés | 300 millions | Entreprises |
Fin du taux réduit de TVA sur les chaudières fossiles | 300 millions | Ménages |
Taxe sur les abonnements au gaz | 500 millions | Ménages et PME |
Taxe sur les locations meublées | 200 millions | Propriétaires immobiliers |
Fiscalité automobile accrue | 900 millions | Ménages |
Hausses de taxes sur les énergies fossiles | 500 millions | Ménages et PME |
Taxe sur les billets d'avion | 1 milliard | Voyageurs et compagnies aériennes |
Impôt minimal à 20 % | 2 milliards | Ménages fortunés |
Hausse des cotisations CNRACL | 2,9 milliards | Collectivités locales |
Remontée des taxes sur l'électricité | 3 milliards | Ménages et PME |
Refonte des allègements sur les bas salaires | 4 milliards | Entreprises |
Surtaxe d'impôt sur les sociétés | 8 milliards | Grandes entreprises |