Budget : la France croule sous les intérêts de la dette

Un budget sous haute tension… Selon le dernier rapport de la Cour des comptes, l’année 2023 a vu une détérioration notable des finances publiques françaises, avec un déficit budgétaire qui atteint 173 milliards d’euros, un niveau seulement surpassé par celui de 2020, durant la crise du Covid-19.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 22 avril 2024 à 10h38
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Budget : la France croule sous les intérêts de la dette - © Economie Matin
53,9 milliards d'eurosLa charge de la dette de la France a atteint 53,9 milliards d'euros en 2023.

Budget : un déficit en hausse et des recettes en baisse

Dans un rapport sévère dédié au budget 2023, la Cour des comptes pointe du doigt une gestion gouvernementale marquée par un manque de mesures structurelles pour réduire le déficit. En dépit de la fin de certains dispositifs exceptionnels liés à la crise sanitaire, de nouvelles dépenses ont été engagées pour faire face à l'inflation et aux prix élevés de l'énergie. Parallèlement, les recettes fiscales ont reculé après deux années dynamiques, affectées par des prévisions trop optimistes et une corrélation décroissante avec la croissance économique.

Le besoin de financement de l'État a explosé en 2023, atteignant un record de 314,6 milliards d'euros. Cette somme couvre à la fois le déficit et le remboursement des emprunts arrivés à échéance, marquant une augmentation significative par rapport aux années précédentes. La dette publique continue sa progression alarmante, s'élevant à 2.430 milliards d'euros à la fin de l'année, soit une hausse de près de 1.000 milliards en dix ans.

Dette : les intérêts sont de plus en plus insoutenables

La charge de la dette a également connu une hausse notable, atteignant 53,9 milliards d'euros. Cette augmentation est attribuable à la fois à l'augmentation du volume de la dette et aux charges d'intérêt accrues sur les titres à court terme.

Les dépenses du budget général sont restées élevées, totalisant 454,6 milliards d'euros. Bien que les dépenses exceptionnelles aient diminué, la hausse des dépenses ordinaires et des mesures nouvelles a annulé ces économies. Les dépenses en soutien face à la hausse des prix de l'énergie et la hausse de la masse salariale sont des facteurs notables de cette augmentation.

Les recettes fiscales diminuent

S’agissant des recettes fiscales, après un rebond en 2021 et 2022, elles ont diminué en 2023, avec une baisse notable de 7,4 milliards d'euros. Cette baisse s'explique en partie par un décalage entre les prévisions et les montants réels perçus, notamment en ce qui concerne la contribution sur les « super-profits » des producteurs d'électricité.

La Cour des comptes souligne également les risques futurs pour la trajectoire budgétaire de l'État, notamment avec des restes à payer significatifs et l'impact des taux d'intérêt en hausse sur la charge de la dette. L'année 2024 s'annonce donc difficile, nécessitant de nouvelles économies encore non identifiées pour compenser les dépenses déjà programmées.

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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