British Steel ferme ses hauts fourneaux : l’acier britannique s’effondre

Le secteur de la sidérurgie est en crise actuellement partout en Europe. Nouvel exemple au Royaume-Uni : British Steel va fermer ses hauts fourneaux. Plus de 2 500 emplois sont menacés.

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Par Cédric Bonnefoy Publié le 28 mars 2025 à 16h30
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British Steel ferme ses hauts fourneaux : l’acier britannique s’effondre - © Economie Matin
2.700 emploisBritish Steel annonce la fermeture d’un de ses hauts fourneaux, 2.700 emplois sont menacés.

British Steel annonce la fermeture de ses hauts fourneaux

À Scunthorpe, les hauts fourneaux de British Steel ne rugiront plus longtemps. L’entreprise vient de confirmer leur arrêt imminent. De plus, une consultation avec les salariés et les syndicats sur les licenciements vient d’être lancée. Elle pourrait concerner jusqu’à 2 700 emplois sur les 3 500 que compte le groupe au Royaume-Uni. Le couperet pourrait tomber dans les prochains mois, dès juin 2025.

Pourquoi une telle saignée ? Parce que ces unités de production ne sont plus « financièrement viables en raison des conditions de marché très difficiles, de l’imposition de droits de douane et des coûts environnementaux plus élevés ». Chaque jour, l’entreprise encaisserait des pertes de l’ordre de 700 000 livres sterling, soit près de 840 000 euros. Une hémorragie quotidienne qui rend inévitable la fermeture.

British Steel, prisonnière d’un marché piégé

Le contexte international n’a rien arrangé. Les taxes douanières de 25 % imposées par les États-Unis sur l’acier, décidées par l’administration Trump, continuent de pénaliser le secteur. Contrairement à l’Union européenne, le Royaume-Uni n’a pas riposté, espérant conclure un accord bilatéral de libre-échange avec Washington. En vain, jusqu’à présent. Ce protectionnisme américain n’est qu’un clou de plus dans le cercueil sidérurgique. L'entreprise est prise en tenaille entre la chute de la demande intérieure, la compétitivité chinoise exacerbée, les coûts énergétiques délirants et une transition écologique plus subie que choisie.

Le gouvernement britannique, par la voix de Jeremy Hunt, avait pourtant promis une aide de 300 millions de livres (soit environ 350 millions d’euros) dans le cadre d’un plan de transition verte pour British Steel et Tata Steel. Mais cela n’a pas suffi. Cette enveloppe devait encourager le passage aux fours à arc électrique, plus sobres en carbone et utilisant principalement de la ferraille recyclée. Mais cela ne suffit pas. Le syndicat Community a dénoncé un « jour sombre pour notre industrie sidérurgique et pour notre pays ».

British Steel n’est pas un cas isolé. La sidérurgie européenne, autrefois pilier de l’industrie continentale, se délite. En France, le président d’ArcelorMittal France tire la sonnette d’alarme. L’entreprise estime que le secteur va dans le mur sans un réveil européen, notamment une baisse des charges et un assouplissement des normes environnementales. Sans cela, d’autres fermetures de sites sont à craindre dans les prochaines semaines.

Cedric.bonnefoy

Cédric Bonnefoy est journaliste en local à la radio. À côté, il collabore depuis 2022 avec Économie Matin.

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