Le tonnerre gronde sur la place parisienne, mais ce n’est pas la pluie qui agite les marchés. Alors que les habitués du CAC40 scrutent les écrans, un logo aux allures de cavalier surgit au sommet, renversant l’ordre établi. Et si le luxe français, jusque-là empire incontesté de LVMH, venait de se doter d’un nouveau souverain ?
Bourse : Hermès détrône LVMH au sommet du CAC40
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Published on 16 avril 2025 7h29
7%LVMH a chuté de plus de 7% après des résultats décevants.
Hermès dépasse LVMH en capitalisation boursière : une journée historique sur le CAC40
Ce mardi 15 avril 2025, un événement inédit a bousculé l’ordre hiérarchique du CAC40, l’indice phare de la Bourse de Paris : Hermès a surpassé LVMH en capitalisation boursière, atteignant 248,60 milliards d’euros contre 244,39 milliards d’euros pour son rival historique, selon les chiffres communiqués par l’AFP. Une situation encore impensable il y a quelques mois, tant l’empire de Bernard Arnault semblait inébranlable.
La chute de LVMH n’a rien d’un hasard. Le groupe dirigé par l’homme le plus riche de France a vu son titre s’effondrer de 7,82 % en une seule séance, à la suite de la publication de ses résultats trimestriels jugés décevants par les analystes, selon L’Indépendant. Depuis le 1er janvier, la baisse atteint plus de 23 %, alors que le secteur du luxe, dans son ensemble, connaît un essoufflement après une période d’euphorie post-Covid.
Cette volte-face boursière propulse Hermès au rang de troisième plus grande capitalisation européenne, juste derrière le géant danois Novo Nordisk et l’éditeur allemand SAP. Mais surtout, Hermès devient la société de luxe la plus valorisée au monde, selon Le Figaro.
Le CAC40 secoué : chute de LVMH, envolée d’Hermès
La bourse parisienne n’a pas été épargnée par cette redistribution des cartes. Le CAC40, revenu brièvement au-dessus des 7300 points, a vibré au rythme des fluctuations des deux mastodontes du luxe. Si LVMH recule, Hermès enregistre une progression de 1,5 % depuis début janvier 2025, contrastant nettement avec la tendance baissière du secteur.
Comment expliquer un tel décalage ? Les résultats publiés par LVMH ont confirmé un début d’année difficile, marqué par la faible demande en Chine, un marché crucial pour le groupe, mais aussi par des tensions géopolitiques et une hausse des droits de douane aux États-Unis. Le groupe a évoqué une « légère baisse » de son chiffre d’affaires outre-Atlantique.
Hermès, quant à lui, semble évoluer dans une bulle d’exception. Malgré un prix de l’action flirtant avec les 2.355 euros, la marque continue de séduire les investisseurs. « Hermès continue d'attirer », a déclaré Andréa Tuéni, responsable des activités de marchés chez Saxo Banque France interrogé par L’Indépendant, soulignant la confiance qu'affichent les marchés dans la marque. Un commentaire cinglant pour les détracteurs qui prédisaient un plafonnement.
Hermès roi du luxe : mirage passager ou changement de paradigme ?
Cette percée d’Hermès est-elle un simple frisson boursier ou l’annonce d’une nouvelle ère ? Pour certains analystes, la réponse est claire : le groupe fondé en 1837 tire profit de sa stratégie d’exclusivité et de rareté, là où LVMH a misé sur une diversification massive. Avec un chiffre d’affaires annuel bien inférieur à celui de son concurrent (15,2 milliards contre 84,7 milliards en 2024), Hermès parvient malgré tout à séduire les marchés, en s’appuyant sur des icônes comme les sacs Kelly, Birkin, et ses carrés de soie.
Mais la question demeure : cette suprématie boursière est-elle tenable ? Le Figaro rappelle que la première place n’a été conservée que deux heures dans la journée, avant que LVMH ne reprenne momentanément l’avantage. Cette volatilité souligne que la lutte est loin d’être terminée. Et si la chute de LVMH s’avérait plus structurelle ? Difficile d’ignorer l’effet domino que pourrait provoquer une perte de confiance prolongée, alors que le groupe symbolisait depuis des années la stabilité du luxe français. Pour l'instant, avant l'ouverture de la Bourse de Paris ce 16 avril 2025, LVMH a retrouvé sa couronne avec une capitalisation de 265 milliards d'euros, contre 248 milliards pour Hermès.