Le 3 septembre 2024, Nvidia a connu une chute historique de son action en Bourse, avec une perte de 9,5%, réduisant ainsi sa capitalisation boursière de 278 milliards de dollars. Ce krach a surpris les investisseurs, alors que le géant des microprocesseurs a longtemps été un pilier dans le secteur des semi-conducteurs et de l’intelligence artificielle (IA). Cette chute est survenue suite à l’annonce d’une enquête antitrust par le ministère américain de la Justice (DOJ), faisant peser un risque juridique important sur Nvidia, accusée de pratiques anticoncurrentielles.
Bourse : l’action Nvidia s’écroule, près de 300 milliards envolés
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Last modified on 4 septembre 2024 12h33
124%La valeur de Nvidia a augmenté de 124% depuis début 2024.
Nvidia, l’enquête du DOJ et ses répercussions immédiates
Le krach boursier de Nvidia trouve son origine dans une enquête menée par le DOJ, visant à déterminer si l'entreprise a violé les lois antitrust américaines. L’enquête a été intensifiée par l’envoi de citations à comparaître, exigeant que Nvidia fournisse des documents permettant de prouver ou non des pratiques limitant la concurrence.
Selon plusieurs sources, les enquêteurs cherchent à établir si Nvidia pénalise les clients qui n'utilisent pas exclusivement ses puces IA, et si elle empêche les entreprises de diversifier leurs fournisseurs. L’une des transactions dans le collimateur des autorités est l’acquisition de RunAI, un fournisseur de solutions IA, pour 700 millions de dollars. Cette opération pourrait avoir réduit les alternatives aux produits Nvidia sur le marché des processeurs pour IA .
La chute boursière : un krach historique pour Nvidia
La réponse du marché à ces développements a été rapide et sans précédent. Le 3 septembre, l'action de Nvidia a chuté de 9,5%, terminant la journée à 108 dollars. Ce déclin a été le plus important en termes de valeur boursière dans l’histoire des marchés financiers américains, effaçant 278 milliards de dollars en une seule journée. Après la clôture des marchés, l'action a continué de baisser, perdant encore 2%, ce qui reflète l'inquiétude des investisseurs quant aux répercussions potentielles de l'enquête. La capitalisation de Nvidia est ainsi retombée à 2650 milliards de dollars en ce début de septembre 2024. Toutefois, malgré ce krach, la valeur de l’action du géant a grimpé de 124% depuis le début de l'année.
Face à ces accusations, Nvidia s'est rapidement défendue. Un porte-parole de l'entreprise a déclaré que Nvidia avait toujours gagné sur la base du mérite de ses produits, soulignant la qualité et l’efficacité de ses puces qui dominent le marché de l’IA. Nvidia, selon ce porte-parole, permet à ses clients de choisir la solution qui leur convient le mieux et n’empêche pas la concurrence. Le PDG de Nvidia, Jensen Huang, a également défendu les pratiques commerciales de l'entreprise, affirmant que sa stratégie consistait à garantir que les clients utilisant ses produits dans des centres de données soient servis en priorité, dans le but de prévenir les pénuries et d'accélérer les installations.
Pourquoi Nvidia pourrait ne pas être en danger à long terme ?
Malgré cette chute importante, Nvidia conserve une position dominante sur le marché des puces électroniques. La ruée vers l’intelligence artificielle génère une demande sans précédent pour ses produits, notamment auprès de géants comme Microsoft et Meta, qui dépensent 40% de leur budget matériel pour acquérir des puces Nvidia. En 2024, le chiffre d'affaires de Nvidia pourrait atteindre 120,8 milliards de dollars, contre seulement 16 milliards en 2020.
La chute boursière de Nvidia est l’une des plus importantes de l’histoire des marchés financiers américains. Si les inquiétudes autour des pratiques anticoncurrentielles de l’entreprise sont réelles, son avenir à long terme ne semble pas compromis, tant elle est indispensable à la croissance du secteur de l’intelligence artificielle. Nvidia, bien qu’affaiblie sur le court terme, continue de dominer le marché des puces et devrait rester un acteur clé dans le développement des infrastructures IA à l’échelle mondiale.