La ville de Bordeaux réfléchit actuellement à la mise en place de sa première ligne de métro. Une idée qui n’est pas nouvelle, puisqu’elle remonte aux années 80 avec Jacques Chaban-Delmas.
A Bordeaux aussi on veut une ligne de métro
Un Projet d'Avenir pour Bordeaux
La construction d'une ligne de métro à Bordeaux n'est pas une idée nouvelle. En 1980, Jacques Chaban-Delmas, alors maire, envisageait déjà ce projet. Aujourd'hui, face à une agglomération en pleine expansion, avec une population attendue d'un million d'habitants d'ici 15 ans, la métropole relance cette ambition. Une étude sur la faisabilité et l'opportunité d'une ligne de métro est en cours, confiée au groupe Artelia, connu pour son travail sur le Grand Paris Express. Le budget de ce projet ambitieux dépasserait trois milliards d'euros, avec des scénarios de tracé dévoilés récemment.
Un enjeu de mobilité et de développement durable
La métropole de Bordeaux fait face à des défis de mobilité croissants. Le tramway, bien que efficace depuis son inauguration en 2003, montre aujourd'hui ses limites. La saturation de la rocade et le besoin de solutions plus performantes pour réduire les embouteillages en centre-ville sont des problématiques majeures. Le projet de métro vise à transporter 200 000 voyageurs par jour, en reliant les grands équipements urbains, tels que les gares, le campus universitaire, le CHU et les stades, sur une vingtaine de kilomètres.
L'un des objectifs principaux est la décarbonation, avec une réduction significative des émissions de CO2. En favorisant le report modal, c'est-à-dire le passage de l'utilisation de la voiture individuelle aux transports en commun, le métro contribuerait à une meilleure qualité de l'air et à la diminution de la congestion urbaine.
Les obstacles techniques et financiers
Le sous-sol marécageux de Bordeaux a longtemps été perçu comme un obstacle majeur à la construction d'un métro. Cependant, Emmanuel Sallaberry, maire de Talence et fervent partisan du projet, affirme que « techniquement, c’est faisable », malgré un coût élevé. La durée des travaux et l'impact sur une métropole déjà en manque de foncier sont également des défis à considérer.
Christine Bost, présidente de la métropole, souligne l'importance du budget, qui dépasse les trois milliards d'euros. Ce montant représente l'enveloppe transports de la collectivité d'ici 2030. La décision finale sera prise après une évaluation socio-économique et financière complète, prévue d'ici fin 2024.
Décision politique et perspectives
La question de la ligne de métro est loin de faire l'unanimité parmi les élus. Clément Puech-Rossignol, maire écologiste de Bègles et vice-président chargé des mobilités, est sceptique quant à l'opportunité du projet, estimant qu'il ne répond pas à une demande pressante des habitants. En revanche, Christine Bost voit dans le métro un potentiel formidable pour Bordeaux, bien que consciente des sacrifices financiers que cela impliquerait.
La décision de lancer ou non le projet pourrait devenir un enjeu politique majeur lors des prochaines élections municipales de 2026. Christine Bost n'exclut pas la possibilité que le métro soit un sujet de campagne, ajoutant une dimension supplémentaire aux débats sur l'avenir de la métropole.