Le bonheur… les promesses non tenues de la société d’aliénation

J’avais envie de partager avec vous quelques considérations économico-philosophiques. La liberté est un principe fondamental, parce que la liberté permet l’émancipation, la créativité, l’expression individuelle et au bout du compte, la liberté est l’une des origines, des composantes du bonheur.

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Par Charles Sannat Publié le 15 mai 2024 à 10h30
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bonheur, france, société, consommation, analyse, argent - © Economie Matin
61%61% des salariés considèrent que le bonheur au travail est plus important que le salaire

Pour que l’on soit libre, il faut accepter le corolaire de la liberté, à savoir les abus de la liberté.

Pour que le bonheur soit possible, il faut éviter que les excès de liberté deviennent problématiques. C’est le sens des lois, règles, règlements, normes, et aussi des gens en armes… appelés gendarmes aujourd’hui ou policiers.

Pour que les gens puissent être heureux, il faut veiller à un équilibre très précis entre liberté et limitations aux libertés.

Mais, la liberté, n’est pas le seul composant du bonheur.

Les fausses promesses de bonheur. 

C’est un film d’animation du talentueux Steve Cutts qui permet de réfléchir aux promesses de bonheur de la société de consommation devenue au fil des ans, une société d’aliénation.

Je n’aime pas l’idée de décroissance que je trouve triste et porteuse de grands dangers, certains grands-prêtres s’arrogeant le droit de vous expliquer comment VOUS devez décroître plus qu’EUX.

Je préfère à cela le principe de simplicité volontaire.

Parce que bien évidemment, le bonheur n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais dans l’accumulation matérielle sans fin.

Les études économiques mondiales sont à ce sujet aussi claires que passionnantes.

Si jusqu’à 100 000 euros de revenus par an le niveau de bonheur augmente avec la progression des revenus, une fois passé ce cap, même quand les revenus augmentent, le niveau de bonheu, lui, reste stable.

Cela ne veut pas dire qu’il faut limiter les revenus à 100 000 euros, ce serait une vision socialiste et communiste de la chose.

Cela veut dire que nous devons donner la priorité au bonheur plus qu’à l’accumulation sans fin et sans limite et surtout sans objectif. L’accumulation du capital avec un projet derrière est une bonne chose car il faut beaucoup de capital par exemple pour (et au hasard) décarboner l’énergie. Vraiment beaucoup ! Il faut donc pouvoir accumuler de l’argent et du capital.

Simplement, ce petit film d’animation qui reprend les codes de l’expression américaine « the rats race » nous rappelle qu’il faut se méfier des fausses promesses de bonheur véhiculées par la société et le marketing.

Le bonheur n’est pas votre voiture ou votre dernier téléphone.

Si je devais définir le bonheur, il tiendrait en un seul mot.

L’amour.

Le bonheur, notre bonheur, le mien, le vôtre, est en réalité la conséquence de l’amour que l’on peut donner et de celui que l’on peut recevoir.

Le bonheur c’est l’amour.

Et en amour, ce n’est pas comme en économie.

Il n’y a pas de solde net entre amour donné et amour reçu.

Ici, l’amour que l’on donne et celui que l’on reçoit s’additionnent pour faire toujours plus de bonheur.

Il faut donc garder sa capacité à s’émerveiller, sa capacité à aimer.

La société de consommation devenue société d’aliénation vient abîmer, détruire ces capacités humaines si nécessaires au bonheur de chacun. Il n’y a pas de bonheur dans la cohue de la ligne 13 et dans les bouchons du périph, il n’y a pas de bonheur possible dans les « burn-out » et autres pressions managériales intenables d’une société hypocrite, il n’y a pas de bonheur dans les médicaments anti-dépresseurs qui ne sont que des drogues légales de contrôle social. Il n’y a aucun bonheur durable dans la consommation, mais uniquement des plaisirs fugaces et des dettes ou dépenses tenaces.

Je ne vous parle même pas de ces « écrans » qui nous isolent et nous coupent les uns des autres. Je trouve à ce titre la dernière publicité de SFR où la maman se réfugie au grenier, où le père démago avec ses sales gosses mange seul dans la cuisine et où chaque enfant est sur un écran aussi affligeante qu’à l’image de ce que nous sommes devenus. Quand on ne se regarde plus, on ne voit plus, et quand on ne se voit plus, on ne peut plus s’aimer.

Pour pouvoir réussir à s’émerveiller et à aimer, il faut conserver de manière volontaire sa simplicité.

La simplicité volontaire n’est pas chose facile.

Cela veut dire qu’il faut avoir le courage, la force de ne pas faire.

Je peux m’offrir cette Ferrari… ou cette belle auto. Mais je me le refuse.

Je peux m’acheter ce beau téléphone, mais je me le refuse.

La « bonne nouvelle » c’est que quand on est « pauvre » la simplicité n’est pas volontaire. Elle est obligatoire. En ce sens la simplicité volontaire n’est qu’une notion de « riche ».

On pourrait même dire qu’elle rejoint l’idée de décence… ou d’indécence.

L’indécence par exemple d’une bouteille de champagne à 40 000 euros dans une « boîte » sur la « côte ».

Alors comment être heureux ?

En étant libre, en étant capable de s’émerveiller, et surtout, en aimant.

L’économie n’est que de l’intendance qui doit être au service du bonheur des gens.

Si vous entendez ce message, alors vous êtes la résistance. Les derniers des Mohicans. Vous êtes les derniers Humains.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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