Le constructeur aéronautique américain Boeing, en proie à une crise persistante, a récemment annoncé la nomination de Kelly Ortberg comme nouveau directeur général, ainsi qu’une perte nette de 1,4 milliard de dollars au deuxième trimestre 2024. Cette double annonce marque un tournant fondamental pour l’entreprise, qui espère redresser sa situation économique et renforcer sa position dans l’industrie aéronautique mondiale.
Boeing en crise : comment Kelly Ortberg peut-il redresser la barre ?
Un nouveau leadership à la tête de Boeing
Kelly Ortberg succède à Dave Calhoun à la tête de Boeing, à compter du 8 août 2024. Ce changement intervient après une recherche approfondie menée par le conseil d'administration de l'entreprise. Steven Mollenkopf, président du conseil, a déclaré : « Le conseil d'administration a mené un processus de recherche vaste et approfondi ces derniers mois pour sélectionner le nouveau patron de Boeing et Kelly dispose des compétences et de l'expérience adéquates pour diriger Boeing dans son prochain chapitre ».
Robert K. « Kelly » Ortberg a débuté sa carrière en 1983 comme ingénieur chez Texas Instruments avant de rejoindre Rockwell Collins, qui deviendra plus tard Collins Aerospace, une filiale de RTX. Âgé de 64 ans, il avait pris sa retraite de RTX en 2021. Ortberg apporte avec lui une vaste expérience et une connaissance approfondie de l'industrie aéronautique, ce qui sera essentiel pour naviguer Boeing à travers ses défis actuels.
Une situation financière préoccupante
Le deuxième trimestre 2024 a été particulièrement difficile pour Boeing, avec une perte nette de 1,44 milliard de dollars, due principalement à des livraisons moindres dans sa branche aviation commerciale et à des pertes sur des contrats dans sa branche défense. Le chiffre d'affaires de l'entreprise a chuté à 16,86 milliards de dollars, soit 15 % de moins que sur la même période l'année précédente.
Depuis plusieurs mois, Boeing fait face à une série de problèmes de production et de qualité. En début juillet, la FAA a exigé l'inspection immédiate de plus de 2 600 avions de la famille des 737 aux États-Unis pour un problème d'attache des générateurs d'oxygène. De plus, un incident en vol sur un 737 MAX 9 d'Alaska Airlines a mis en lumière les dérives de qualité chez Boeing, entraînant des répercussions judiciaires, politiques et réglementaires.
Malgré ces défis, Boeing a réussi à sécuriser plusieurs commandes importantes lors du salon aéronautique de Farnborough en juillet. Qatar Airways a commandé 20 avions long-courriers 777X supplémentaires, tandis que Korean Air a signé un protocole d'accord pour 20 exemplaires du 777-9 et 20 Dreamliner 787. Japan Airlines a également commandé dix nouveaux 787-9, avec des options pour dix appareils supplémentaires. Ces commandes, d'une valeur totale de plusieurs milliards de dollars, offrent un certain espoir de redressement pour l'entreprise.