BMW ne veut pas reporter les limites d’émissions de CO2

Alors que l’Union européenne se prépare à renforcer les restrictions sur les émissions de CO2, le secteur automobile est divisé. BMW affirme sa volonté de respecter les nouvelles directives dès 2025, tandis que d’autres constructeurs, confrontés à des contraintes économiques et techniques, réclament davantage de souplesse.

Stephanie Haerts
Par Stéphanie Haerts Publié le 9 décembre 2024 à 18h00
BMW s'oppose à tout report des nouvelles limites d'émissions de CO2 fixées par l'Union européenne.
BMW s'oppose à tout report des nouvelles limites d'émissions de CO2 fixées par l'Union européenne. - © Economie Matin

Les normes européennes sur les émissions de CO2 se renforcent progressivement, et BMW se distingue en affirmant sa capacité à répondre aux nouvelles exigences sans demander de prolongations. Cette approche tranche avec celle de nombreux autres constructeurs, qui, confrontés à des défis économiques et des obstacles techniques, réclament un assouplissement des échéances fixées par l'Union européenne.

La position ferme de BMW

BMW, sous la direction d'Oliver Zipse, affiche une confiance dans le respect des nouvelles normes européennes sur les émissions de CO2, qui exigent une réduction à moins de 93,6 grammes par kilomètre pour 2025. « Nous ne voyons aucune raison de repousser les objectifs de réduction de CO2 pour 2025 », a déclaré Olivier Zipse dans des propos partagés par La Tribune. Cette position souligne la préparation de BMW qui, depuis 2019, a adapté sa politique de modèles pour répondre à ces exigences.

En revanche, la firme allemande se montre critique envers l’interdiction proposée en 2035 de vendre des véhicules thermiques neufs. Selon Olivier Zipse, l'Union européenne devrait plutôt « adopter une politique favorisant le progrès et la croissance économique, au lieu d'imposer des barrières », marquant une divergence claire avec les directives de Bruxelles.

Des opinions partagées chez les constructeurs

Alors que Stellantis partage l'opinion de BMW sur le maintien des délais, Renault et d'autres constructeurs expriment des réserves, demandant à l'Union européenne de reconsidérer les objectifs pour l'année prochaine. Renault, appuyé par l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA), met en avant une baisse des ventes de voitures électriques qui rendrait difficile le respect des nouvelles normes.

En opposition, des entreprises telles qu'Uber, Ayvens et Volvo, ainsi que 48 autres acteurs du secteur, ont clairement indiqué leur refus de tout changement des objectifs fin septembre. Au début de novembre, Antoine Armand, alors ministre de l'Économie sur le départ, a plaidé pour un report de l'application des éventuelles sanctions. Selon lui, les constructeurs sont « fermement engagés dans l'électrification des véhicules » et « ne devraient pas avoir à payer d'amendes en 2025 » comme le rapporte l'hebdomadaire.

Des pressions politiques pour obtenir un assouplissement

Certains gouvernements, dont ceux de la République tchèque, de l'Italie et de la France, soutiennent les constructeurs qui demandent plus de temps. La Commission européenne reste cependant inflexible, déclarant qu'il est "prématuré" de parler de modification des plans actuels. Les résultats de 2025 seront déterminants pour les décisions futures.

L'adoption de normes d'émissions plus strictes pourrait entraîner de lourdes conséquences économiques, notamment la perte potentielle de 140,000 emplois dans l'industrie automobile allemande d'ici 2035, selon la fédération VDA. L'impact s'étend à l'échelle européenne, avec une perte d'emplois chez les équipementiers plus marquée que lors de la crise du Covid. Les dirigeants de BMW et de Renault appellent à une plus grande flexibilité dans les objectifs de 2035, mettant en doute leur faisabilité sans impacter négativement l'industrie.

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Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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