BMW : freinage défectueux, 1,5 million de voitures rappelées

Le 10 septembre 2024, BMW a annoncé un rappel mondial massif de 1,5 million de véhicules. La raison ? un problème critique au niveau du système de freinage intégré (IBS), qui équipe plusieurs modèles phares du groupe. Les marques BMW, Mini et Rolls-Royce sont directement concernées par ce rappel qui a de quoi inquiéter les conducteurs.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 11 septembre 2024 à 7h09
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9%Le chiffre d'affaires de BMW a grimpé de 9% en 2023.

Pourquoi BMW procède-t-il à un rappel aussi massif ?

L'origine du rappel se trouve dans un défaut constaté au niveau du système de freinage intégré IBS, un composant crucial pour la sécurité et le contrôle du véhicule. Ce système ne remet pas directement en cause la sécurité immédiate du freinage, mais il n’offre pas les performances optimales attendues par le constructeur et ses clients. Le dysfonctionnement a été identifié chez Continental, l’équipementier allemand responsable de la fourniture de ces systèmes de freinage. Le constructeur allemand n’a toutefois pas donné de détails précis sur les éléments techniques du défaut, se contentant d’assurer que la sécurité des conducteurs restait une priorité absolue.

Les modèles concernés par ce rappel sont nombreux et incluent certains des véhicules les plus emblématiques de BMW. Parmi les modèles touchés, on retrouve notamment les BMW Série 2 Active Tourer, X1, X5, X6, mais aussi des véhicules de luxe comme la Rolls-Royce Spectre et les Mini Cooper et Mini Countryman. Au total, ce sont des millions de clients à travers le monde qui sont potentiellement affectés.

Un rappel pour des problèmes de freins qui a de lourdes conséquences

Dès l’annonce du rappel, BMW a mis en place un gel des livraisons pour les modèles concernés. Ce gel concerne principalement les véhicules actuellement en production et sur le point d’être livrés. La priorité du constructeur est désormais d'informer rapidement les propriétaires des modèles rappelés, afin de leur proposer une intervention de réparation dans les plus brefs délais. Selon les premiers éléments communiqués, les clients concernés recevront une notification de BMW et pourront prendre rendez-vous dans leur concessionnaire local pour une réparation gratuite du système de freinage.

Il est à noter que le rappel pourrait durer plusieurs mois, en raison du nombre important de véhicules concernés. BMW devra mobiliser une grande partie de son réseau de concessionnaires à travers le monde pour assurer un service efficace. De plus, certains experts de l’industrie soulignent que la gestion des pièces détachées pourrait également poser des difficultés logistiques, retardant ainsi les réparations pour certains clients.

La Bourse sanctionne BMW

Outre l'impact direct sur la production et la logistique, ce rappel massif a également des conséquences financières importantes pour le constructeur. Le jour même de l’annonce, l’action BMW a chuté de plus de 10% à la Bourse de Francfort. Un rappel de cette envergure est toujours coûteux : non seulement pour les réparations elles-mêmes, mais aussi pour la gestion des véhicules immobilisés et les éventuelles compensations pour les clients affectés.

BMW a également dû revoir à la baisse ses objectifs financiers pour l'année 2024. Alors que le constructeur tablait initialement sur une marge opérationnelle comprise entre 8% et 10%, celle-ci a été révisée à une fourchette de 6% à 7%. Une baisse est directement liée aux coûts engendrés par le rappel, mais aussi à la perte de revenus due au gel temporaire des livraisons. En parallèle, BMW a prévenu que ses volumes de ventes annuels seraient également impactés, avec une réduction anticipée du nombre de véhicules livrés en 2024.

Les analystes estiment que le coût total de ce rappel pourrait atteindre plusieurs centaines de millions d'euros, en tenant compte des coûts directs (réparations, logistique, gestion des clients) et des pertes indirectes liées à la baisse de la production. À cela s'ajoute un coût moins tangible, mais tout aussi important : celui de la réputation de la marque.

Un risque pour la réputation de BMW ?

Bien que les rappels ne soient pas rares dans l’industrie automobile, celui de BMW touche des modèles haut de gamme et des marques prestigieuses telles que Rolls-Royce et Mini, ce qui pourrait ternir l'image de la marque. Les consommateurs qui investissent dans ces véhicules de luxe s’attendent à un niveau de qualité et de performance irréprochable. Un rappel aussi massif, même si la sécurité des conducteurs n’est pas directement en jeu, peut affecter la perception de la fiabilité des véhicules BMW.

Ce rappel s’inscrit dans un contexte global difficile pour l’industrie automobile allemande, qui traverse une période de transformation majeure. Le passage aux véhicules électriques et les nouvelles normes européennes en matière d’émissions pèsent déjà lourdement sur les constructeurs traditionnels, qui doivent adapter leur production et leurs infrastructures à ces nouvelles exigences. Pour BMW, ce rappel vient s’ajouter à des défis déjà nombreux, notamment la concurrence accrue des marques asiatiques et la montée en puissance des véhicules électriques.

Le constructeur a cependant réaffirmé sa volonté de maintenir ses investissements dans la recherche et développement pour continuer à innover, notamment dans le domaine des véhicules électriques et des nouvelles technologies liées à la conduite autonome.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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