L’année 2024 marque un tournant dans la gestion des déchets en France, avec l’introduction du tri obligatoire des biodéchets. Décryptage d’une évolution majeure à travers le baromètre IFOP-SEPUR.
Biodéchets : focus sur ce qui change en 2024
En ce début d'année 2024, une étape majeure dans la gestion des déchets se profile à l'horizon : le tri obligatoire des biodéchets. C'est dans ce contexte que Sepur, en collaboration avec l'IFOP, a publié les résultats de son premier baromètre sur les pratiques de tri des Français.
La facilité du tri : une réalité contradictoire
D'après le baromètre, trier ses déchets semble être une tâche facile pour 89% des Français. Youri Ivanov, Président de Sepur, souligne cette aisance tout en mettant en évidence une contradiction notable : la difficulté de choisir la bonne poubelle pour certains déchets. En effet, 42% des répondants admettent éprouver des doutes « parfois », tandis que 12% sont souvent incertains. Cette contradiction entre la facilité perçue du tri et la réalité des doutes exprimés montre que le problème ne réside pas dans l'acte de trier en lui-même, mais plutôt dans la connaissance spécifique des catégories de déchets.
Les déchets comme les barquettes en polystyrène (44%), les caoutchoucs de bocaux (36%) et les restes de peinture (30%) sont particulièrement problématiques. La clarté des consignes de tri pour ces déchets reste à améliorer, qu'il s'agisse des emballages plastiques à trier à domicile ou des déchets à apporter en déchèterie.
Biodéchets : intérêt et appréhensions
La deuxième partie du baromètre révèle que 54% des Français se sont déjà lancés dans le tri des biodéchets, avec un taux plus élevé en milieu rural (82%) comparé à l'agglomération parisienne (33%). Cette disposition au tri des biodéchets est perçue majoritairement (62%) comme une opportunité écologique.
Malgré cet accueil globalement positif, des lacunes en matière d'information et de pédagogie persistent. En effet, 40% des Français n'étaient pas au courant du dispositif de tri des biodéchets entré en vigueur le 1er janvier 2024. De plus, des craintes subsistent, principalement liées aux odeurs (68%) et à la présence d'insectes (64%).
Lucie Petrel, directrice de la communication de Sepur, insiste sur l'importance de la sensibilisation : « 40% des Français ignorent encore cette obligation de trier ses biodéchets. Ce chiffre souligne la nécessité de poursuivre nos efforts et de privilégier une pédagogie de proximité pour sensibiliser et réussir le tri à la source ».
Ces enseignements du baromètre IFOP-SEPUR dressent un tableau nuancé de la situation actuelle du tri en France. Ils révèlent une volonté manifeste des Français de s'engager dans des pratiques de tri plus efficaces, tout en soulignant les défis persistants en matière de connaissance et de sensibilisation. Alors que 2024 marque un tournant dans la gestion des biodéchets, il devient évident que l'information et la formation des citoyens seront des leviers clés pour transformer ces nouvelles obligations en succès environnementaux durables.