Bien vieillir : de la loi à la réalité

La proposition de loi de la majorité présidentielle « Bien vieillir » est actuellement à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, avec l’objectif d’une adoption d’ici la fin de l’année, sachant que les enjeux sont nombreux :les plus de 60 ans représentent actuellement 17 millions de personnes etseront 27 millions en 2050; les crises se multiplient dans le secteur des Ehpad ; les questions de financement et de gouvernance se font de plus en plus sensibles.

Froger
Par Florian Roger Publié le 23 novembre 2023 à 4h30
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Bien vieillir : de la loi à la réalité - © Economie Matin
30%Les femmes touchent une retraite en moyenne près de 30% inférieure aux hommes.

Face à ce contexte, ma conviction est forte : anticiper et gérer les conséquences inévitables du vieillissement de la population n’appelle pas une réponse unique et sectorielle. C’est pourquoi je développe actuellement TBien, afin de réformer profondément les Ehpad et toutes les structures d’accueil des seniors, et transformer ces établissements en véritables partenaires de l’aménagement des territoires.

Mon approche :

- ne repose ni sur un financement publique supplémentaire, ni sur les capacités budgétaires des familles MAIS sur une optimisation vertueuse des moyens existants,

- prend vraiment en compte les besoins des seniors, 

- revalorise durablement la filière professionnelle.

Dans les faits, TBien vise à :

Métamorphoser profondément les structures d’accueil des seniors, grâce à :

  • Une approche holistique visant à une amélioration de la qualité de vie, notamment avec davantage de médecine intégrative, de soins personnalisés, de bien-être, de relations et d’activités sociales et moins de médicaments.
  • Une image revalorisée des structures accueillant des seniors qui contribue à restaurer le cercle vertueux de la confiance : famille, habitants, soignants et accompagnants.

Déployer une médecine de proximité, avec :

  • La corrélation des soins apportés aux habitants des Maisons TBien avec les besoins de santé du reste de la population :
  • L’intégration des structures accueillant des seniors à leur environnement, en y créant des centres de soin de proximité pour les habitants comme pour la population locale, ce qui optimise l’utilisation de l’argent public, garantit la rentabilité du site pour tous les acteurs de santé et libère l’hôpital public des contraintes et effets pervers actuels comme saturation des urgences.

Valoriser le secteur du bien vieillir, avec :

Le développement d’une filière d’emploi spécifique aux besoins et des formations adaptées et structurantes, afin de créer des emplois multiples non-délocalisables, et ainsi de revaloriser les métiers du soin et du bien-être.

Diminuer l’impact environnemental des activités « bien vieillir » / « santé », avec :

Un usage systématique des circuits-courts pour les besoins en alimentation des habitants,

Une réduction de la pollution de l’eau du robinet par la diminution de la consommation de médicaments ;

Une réduction de la pollution de l’air par un usage raisonné de la mobilité des transferts sanitaires et la mise à disposition de services de santé efficace à proximité de la population.

Repenser totalement l’économie des structures d’accueil des seniors, en 1

Diminuant les dépenses grâce :

  1. Au développement de l’activité physique, pour une économie de 150.000 €/an par établissement,
  2. A la présence d’un médecin 6j/7 dans chaque établissement, pour une baisse de 66% des hospitalisations correspondant à une économie d’1 million d’€/an par établissement,
  3. A une amélioration de la prévention et de l’accès aux soins, correspondant à une économie de 3 millions d’€/an par établissement.

En réinjectant les 4,15 millions d’€ économisés dans :

  1. La diminution du reste à charge, qui passerait de 3000 € à 1300 €/patient, ce qui représenterait un coût de 2 millions d’€/an par établissement.
  2. L’amélioration de la qualité d’accompagnement, avec 1 soignant pour 6 résidents et des équipes ayant suivi des formations type Humanitude, pour un budget d’1,15 millions d’€/an par établissement
  3. L’amélioration de la qualité de vie, au niveau visuel, auditif, diététique et domotique (prévention des chutes) pour une enveloppe de 700.000 €/an par établissement
  4. L’augmentation des salaires des équipes soignantes, pour un budget de 300.000 €/an par établissement

L’idée est de TBien est de raisonner à l’échelle des territoires et en proximité́, pour améliorer globalement l’accès aux soins, en cessant de cloisonner les notions de « bien vieillir » et de « bien vivre sa santé ». Je souhaite donc ardemment participer au débat public afin de donner la possibilité à chaque établissement qui le souhaite de contribuer à la révolution TBien et devenir bien plus qu’une structure prenant en charge des seniors, mais un véritable habitat, accueillant en son sein des habitants, et non des résidents.

1 Chiffre basés sur le fonctionnement de mes deux établissement

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Par Florian Roger, directeur de deux maisons pour grands séniors, la Mélod’hier à Coubert (77) et Mélavie à Montgeron (91)

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