Le rêve de vieillir chez soi, autrefois considéré comme réservé aux retraités fortunés, est désormais une option financièrement viable. Un récent baromètre de Retraite.com et du groupe Silver Alliance révèle que vieillir à domicile coûte 40 % moins cher que résider en Ehpad. Des distinctions par tranche d’âge soulèvent toutefois des questions sur la faisabilité financière de ce choix pour les plus âgés. Comment notre société peut-elle assurer à ses aînés l’avenir qu’ils désirent – c’est-à-dire vieillir chez eux ?
Bien vieillir à domicile, un rêve accessible ?
Le coût global du bien vieillir à domicile
Le récent baromètre de Retraite.com et du groupe Silver Alliance tord le cou à une idée reçue : non, bien vieillir à domicile ne coûte pas plus cher que séjourner en Ehpad. Le coût moyen de la première option est ainsi évalué à 14 596 euros par an, soit 1.216 euros par mois, contre 2 004 euros par mois en Ehpad. En moyenne, bien vieillir chez soit coûte donc 40 % moins cher ! Ce coût global, qui n’inclut pas les dépenses contraintes comme le loyer, l'eau, l'électricité, et l'alimentation, a connu une augmentation annuelle de 4,5 %, inférieure à l’inflation.
Alors que le gouvernement s'engage à soutenir le vieillissement à domicile, les défis persistent pour rendre cette option accessible à tous les retraités. Car cette moyenne cache des réalités fort différentes, notamment en fonction des tranches d’âge.
Les distinctions de coûts par tranche d'âge
Le baromètre décompose en effet le coût du bien vieillir à domicile en différents postes de dépense, révélant des distinctions significatives. Pour les retraités de moins de 85 ans, le budget reste ainsi sous les 900 euros, dominé par les dépenses de santé. Cependant, après 85 ans, le coût moyen grimpe à 2 070 euros par mois, notamment sous l’effet de la hausse des mutuelles et des dépenses comme l'aide à domicile et la garde de nuit.
« Le budget des moins de 85 ans est principalement affecté par les dépenses de santé, limitées par la réforme 100 % santé. Après 85 ans, le budget s'alourdit avec la généralisation de frais comme l'aide à domicile, contribuant à retarder l'entrée en Ehpad », synthétise Benjamin Zimmer, de Silver Alliance.
Retarder l'entrée en Ehpad
L'âge moyen d'entrée en Ehpad étant de 85 ans, le gouvernement français cherche à retarder cette transition coûteuse. En effet, le coût du bien vieillir à domicile a augmenté de près de 17% depuis 2020 – cette fois bien au-delà de l’inflation.
Les pouvoirs publics ont pris des mesures, dont la revalorisation des pensions de base de 5,3% en janvier 2024 et le lancement du dispositif Ma Prime Adapt' qui prend en charge jusqu'à 70% des travaux d'aménagement à domicile. 92% des Français souhaitant vieillir à domicile d'ici 2030, ces initiatives visent à rendre cette option désirée financièrement viable. Mais ce coup de pouce public ne peut suffire seul.
Quelles autres solutions ?
Heureusement, des solutions innovantes émergent pour rendre le bien vieillir à domicile encore plus accessible. Des partenariats publics-privés stimulent le financement de projets visant à réduire les coûts d'aménagement et d'assistance. La technologie joue également un rôle-clé, avec des applications et des dispositifs facilitant la vie quotidienne des personnes âgées. En investissant dans des alternatives aux Ehpad, durables et désirables, la société peut construire un avenir meilleur pour ses aînés.
« Les solutions innovantes, soutenues par des partenariats et la technologie, ouvrent la voie à un vieillissement à domicile plus abordable et enrichissant pour les retraités », indique ainsi Ludovic Herschikovitz, fondateur de Retraite.com.