Alors que près de 50 % des demandes de prêt immobilier ont été essuyées par des refus, le gouverneur de la Banque de France s’interroge sur les raisons de ces refus et propose une solution pour y remédier.
Prêt immobilier : la Banque de France à la rescousse ?
Prêt immobilier : les refus ne devraient pas augmenter
Vous avez trouvé la maison de vos rêves, mais la banque vous dit « non » pour le prêt. C'est ce qui est arrivé à plus de 50 % des Français qui ont demandé un prêt immobilier à leur banque au cours du premier semestre de 2023. En septembre 2023, les banques ont prêté 9,2 milliards d'euros pour l'immobilier, un chiffre qui semble énorme mais qui est en fait le plus bas depuis 2015. Pourquoi ? François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, s'interroge lui aussi.
Il estime qu'il n'y a aucune raison valable pour expliquer l'augmentation des refus. Selon lui, les banques ne manquent ni d'argent, ni de clients solvables. « Le taux de refus des banques, à risque égal, ne devrait pas augmenter. Soyons clairs, ce taux n'est pas précisément mesuré, et ceci justifie sans doute beaucoup d'interprétations et de suspicions. Il existe un sentiment diffus qu'il a augmenté.», ce qui n'est pas le cas, précise-t-il.
Refus de prêt immobilier : vers une procédure à l'amiable ?
Pour aider ceux qui se retrouvent bloqués, Villeroy de Galhau propose une « procédure à l'amiable », pour « les crédits immobiliers apparemment solvables et qui auraient donné lieu à refus ». Autrement dit, la Banque de France veut surveiller les refus des banques : « En tout état de cause, il apparaît nécessaire et d'intérêt collectif de mieux suivre ces taux de refus. » Une proposition qui est loin d'avoir fait l'unanimité auprès des banques, même si le gouverneur a tenu à souligner leur « grande résilience ».
« Les conseillers bancaires sont toujours à l'écoute de leurs clients pour trouver des solutions, et accorder des prêts responsables, dans ce cadre complexe et contraint », plaide de son côté la Fédération bancaire française (FBF). Les banques restent sur leurs gardes à cause de la situation économique et du taux qui reste élevé (4 %). Les taux d'intérêt ayant été multipliés par deux depuis 2022, emprunter de l'argent coûte plus cher, tant pour les banques que pour ceux qui souhaitent obtenir un prêt. Par conséquent, les banques ont vu leur marge se réduire et se sont donc montrées plus réticentes à octroyer des prêts immobiliers. Mais cette situation n'est pas viable pour elles sur le long terme. Leur santé financière dépend des prêts qu'elles octroient. Elles ont tout intérêt à assouplir leurs conditions, d'autant plus que le marché immobilier dépend d'elles et que les prix commencent à baisser.