En rompant avec la tradition des années précédentes, la Banque de France ne versera pas de dividende à l’État au titre de l’exercice 2022, apprend-on du Rapport annuel de l’institution, publié le 22 mars 2023.
La Banque de France ne versera pas de dividende à l’État en 2023
Dividende : la Banque de France se fait plus fourmi que cigale
Jusqu’ici, le versement par la Banque de France d’un dividende à l’État était une tradition bien ancrée. L’État avait touché à ce titre 3,4 milliards d’euros en 2019, avant que ce poste de revenus ne cesse de diminuer. Ce dividende s’est ainsi élevé à 1,9 milliard d’euros en 2020, avant de tomber à 568 millions d'euros en 2021… puis zéro au titre de l’exercice 2022. Le défaut de versement du dividende, ce n’est pas arrivé depuis 2003.
Si la Banque de France a décidé de ne pas verser de dividende, ce n’est pas parce que cela va mal pour ses finances, bien au contraire. Au titre de l’exercice 2022, la banque centrale a dégagé un bénéfice de 4,4 milliards d’euros. Mais les années à venir sont marquées par l’incertitude, à laquelle la Banque de France estime prudent de se préparer.
La Banque de France, un pourvoyeur important du budget de l’État
L’intégralité du bénéfice au titre de 2022 sera donc affectée au fonds pour risques généraux. Celui-ci atteint désormais 16,4 milliards d'euros.
Cela ne veut pas dire que l’État ne touchera rien de la part de la Banque de France pour autant. La Banque de France reverse chaque année des sommes très importantes à l’État, composées à la fois du dividende et de l’impôt sur les sociétés. Ainsi, entre 2015 et 2022, elle a versé à l’État un total cumulé de près de 32 milliards d’euros au titre de l’impôt sur les sociétés et des dividendes. Et en 2023, elle versera 1,07 milliard d'euros comme l'impôt sur les sociétés au titre de l’exercice 2022.