Alors que l’économie française fait face à un contexte délicat, Bruno Le Maire a évoqué la possibilité d’étaler les baisses d’impôts. Une stratégie visant à renforcer le taux d’emploi, le secteur manufacturier et équilibrer les finances publiques.
Vers un étalement des baisses d’impôts
Certaines baisses d’impôts promises initialement seront reportées
S’exprimant lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances, a évoqué la possibilité d'étaler, de reporter, voire de geler certaines réductions d'impôts. Parmi les options, l'étalement dans le temps de la suppression de la deuxième tranche de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), prévue pour 2024. Cependant, cette stratégie pourrait heurter le patronat, déjà insatisfait de l'annonce d'une suppression en deux temps de cet impôt de production.
Si cet étalement est envisagé, c’est parce que la dette de la France a atteint le cap symbolique de 3.000 milliards d'euros, et qu'il est urgent d'assainir les finances publiques. Mais tout ne passera pas par un étalement des baisses d’impôts bien sûr, un certain nombre d’autres mesures sont envisagées. L'injonction de la Cour des comptes de réduire les niches fiscales jouera elle aussi son rôle.
Le taux d’emploi, principal levier pour redresser la situation fiscale
Lors de ces mêmes Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, Bruno Le Maire a insisté sur la nécessité de produire davantage, notamment dans l'industrie manufacturière, qui a vu sa production divisée par deux en trois décennies. Selon lui, la clé réside dans le fait de « produire plus et mieux » et « produire vert ».
Des efforts doivent également être faits sur l’emploi. L'objectif fixé par le gouvernement est d'atteindre un taux d'emploi de 80% d'ici à 2027, un chiffre inégalé depuis un demi-siècle. Si ce taux est atteint, la France se hissera enfin au niveau de l'Allemagne (le taux d’emploi y est de 78%). Le ministre a aussi explicitement évoqué des réformes comme celles de l'assurance-chômage et des retraites, censées contribuer à l'augmentation du taux d'emploi. D'autres discussions sont prévues, notamment sur l'emploi des seniors, et l'idée de contraindre les entreprises à retenir les employés de plus de 55 ans n'est pas exclue.