L’année 2025 sera mauvaise pour l’épargne réglementée en France, avec une baisse annoncée du taux des livrets tels que le Livret A, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) et le Livret d’Épargne Populaire (LEP).
Baisse du taux du livret A en 2025 : ça va faire mal !
Livrets d’épargne réglementés : un taux de rémunération en baisse
Depuis août 2023, le taux du Livret A et du LDDS est bloqué à 3%. Cependant, l’évolution actuelle de l’économie rend cette situation temporaire. En effet, l'inflation, un des principaux facteurs de calcul du taux du Livret A, a fortement chuté. En septembre 2024, elle s'établissait à 1,1% selon les derniers chiffres de l’Insee.
Deux paramètres sont pris en compte dans la révision du taux des livrets : l’inflation hors tabac et le taux interbancaire (€STR). Alors que l'inflation continue de ralentir, le taux interbancaire, lui, devrait se stabiliser à environ 3,60% d'ici fin 2024. Ces deux facteurs combinés indiquent une baisse prévisible du taux des livrets, dont le Livret A pourrait passer à 2,5% dès février 2025.
Moins d’argent pour les épargnants
Les 58 millions de détenteurs de Livret A et les autres épargnants utilisant des livrets réglementés devront s’attendre à une baisse de leurs rendements. Par exemple, pour un épargnant possédant un Livret A rempli à son plafond de 22 950 euros, le gain annuel passera de 688,5 euros à 619,65 euros en 2025. Pour ceux ayant des encours moyens de 6 351 euros, cette réduction se traduira par une perte d’environ 14 euros sur l’année.
Quant au LEP, réservé aux ménages modestes, il est prévu que son taux descende à 3%, bien qu’il reste supérieur à celui du Livret A en raison d’un mécanisme de protection prévu par la réglementation qui dicte que le taux du LEP ne peut être inférieur à l’inflation.
Pourquoi cette baisse est-elle inévitable ?
La formule de calcul des taux des livrets est indissociablement liée à l'inflation et aux taux interbancaires. Alors que la France connaît une inflation historiquement basse, il devient difficile de maintenir les taux de rémunération élevés sans ajustement. Le gouvernement et la Banque de France, qui jouent un rôle dans la détermination de ces taux, n'ont que peu de marge de manœuvre pour éviter cette baisse.
Le ralentissement de l'inflation est une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des ménages, mais il représente une menace directe pour la rémunération de l’épargne. La situation actuelle est en effet paradoxale : si l’inflation continue de baisser, les épargnants verront leur pouvoir d'achat augmenter dans leur quotidien, mais ils seront pénalisés par des taux d’épargne plus bas.
Face à la baisse des taux de leurs livrets, les épargnants doivent se tourner vers d’autres solutions pour maximiser leurs rendements. Parmi celles-ci, l’assurance-vie et les placements plus risqués comme les actions peuvent offrir des rendements plus intéressants à long terme. D'autres produits réglementés, tels que le Plan Épargne Logement (PEL), peuvent également être envisagés, bien que les taux ne soient pas très intéressants.