Le taux du Livret A baisse : un coup dur pour les épargnants dès février 2025

Pourquoi le Livret A voit-il son taux diminuer ?

Depuis le début de 2023, le taux du Livret A s’élevait à 3 %, offrant un rendement exceptionnel dans un contexte économique marqué par une forte inflation. Cependant, la situation a évolué. Selon Éric Lombard, ministre de l’Économie invité sur France Inter ce lundi 6 janvier 2025, cette baisse s’explique principalement par une diminution de l’inflation, qui a chuté à 1,3 % en novembre 2024, contre 3,5 % un an plus tôt.

Le calcul du taux du Livret A repose sur une formule combinant :

• L’évolution des prix à la consommation sur les six derniers mois.
• Le taux d’échange interbancaire, reflet des coûts bancaires.

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, sera chargé de proposer un nouveau taux en mi-janvier 2025. Bien que ce chiffre soit basé sur la formule standard, des ajustements restent possibles pour répondre aux impératifs économiques.

Quelles conséquences pour les épargnants ?

La baisse du taux du Livret A affectera directement les Français qui privilégient ce produit pour sécuriser leur épargne. Actuellement, un dépôt de 10 000 euros rapporte 300 euros d’intérêts annuels. Avec un taux réduit à 2,5 %, ce rendement chutera à 250 euros, soit une perte nette de 50 euros par an. Et il en sera de même pour le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) dont le taux est identique à celui du Livret A et suit les mêmes variations.

En comparaison, d’autres options d’épargne, comme le Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux ménages modestes, pourraient également voir leur taux baisser, passant de 4 % à 3 %. Malgré tout, les épargnants conservent l’avantage d’un produit sans risque, protégé de l’érosion monétaire dans un contexte où l’inflation reste modérée.

Baisse du taux du Livret A : Une décision stratégique pour l’économie

La baisse du taux du Livret A n’est pas uniquement une question technique ; elle s’inscrit dans une stratégie économique globale. Si bien évidemment l’inflation joue un rôle déterminant dans la baisse du taux d’intérêt, celle-ci suit aussi un double objectif gouvernemental :

1. Stimuler la consommation : Une rémunération moins attractive inciterait les ménages à dépenser davantage, boostant ainsi la croissance et les recettes fiscales, notamment via la TVA.
2. Soutenir le logement social : Les fonds du Livret A sont une source clé de financement pour les bailleurs sociaux. Un taux plus bas permettra de réduire les coûts des prêts, favorisant la construction de logements.

À noter que le taux d’épargne des ménages, qui atteignait 18,2 % de leur revenu disponible brut au troisième trimestre 2024, reste supérieur à la moyenne pré-Covid.

Un avenir incertain pour l’épargne des Français ?

Cette baisse du taux marque une étape importante dans la gestion économique post-crise. Si les épargnants devront revoir leurs stratégies, cette décision pourrait relancer des secteurs en difficulté, comme le bâtiment. Reste à voir si cette politique portera ses fruits, alors que d’autres placements, tels que les plans d’épargne retraite ou les assurances vie, continuent d’attirer les Français.

Comparaison des rendements pour un dépôt de 10 000 euros