En ce mois d’octobre 2023, plusieurs grandes villes françaises affichent un recul des prix au mètre carré de leur parc immobilier. Celui-ci est-il pour autant plus accessible ?
Immobilier : où est-ce que les prix baissent ?
Baisse des prix de l'immobilier dans les grandes villes
Ces dernières années, le marché immobilier français a connu une période de prospérité exceptionnelle. Avec la baisse du pouvoir d'achat des Français et le gel du marché immobilier, les prix du mètre carré sont en baisse dans plusieurs villes françaises. À Lyon, par exemple, le prix moyen au mètre carré est descendu sous la barre des 5 000 euros, un niveau qui n'avait pas atteint depuis l'été 2020. Cette diminution marque un repli de 7 % depuis le début de l'année. Bordeaux (prix du mètre carré inférieur à 5 000 euros), Nantes (< à 4 000 euros) et Paris (< à 10 000 euros) suivent cette tendance baissière, avec des chutes de respectivement 7,1 %, 5,4 %, et 4,5 %.
Néanmoins, cette inflexion des prix ne vient pas effacer l'ensemble des hausses observées ces dernières années. Malgré un recul moyen de 0,6 % à l'échelle nationale, pouvant atteindre -1,5 % dans les villes les plus peuplées, ces baisses doivent être mises en perspective avec les augmentations soutenues enregistrées depuis 2015. Thomas Lefebvre, directeur scientifique de Meilleurs Agents, souligne : « Nous sommes sortis d'un environnement où les prix s'étaient ajustés à des taux immobiliers à 1 %. À Paris, le prix moyen du mètre carré a augmenté de 35 % sur la période 2015-2020 ». Dans d'autres grandes villes françaises, l'augmentation du prix au mètre carré depuis 2015 s'élève à 57 % pour Bordeaux, 55 % pour Nantes, 54 % pour Lyon et 41 % pour Strasbourg alors que pour cette dernière, la baisse affichée en ce mois d'octobre 2023 n'est que 0,3 %. Il ne s'agit donc pas réellement d'un « rééquilibrage ». La baisse du prix au mètre carré du parc immobilier des grandes villes est essentiellement due à l'augmentation des taux d'intérêt des prêts immobiliers. Autrement dit, l'octroi d'un prêt immobilier reste difficile, les propriétaires n'ont d'autre choix que de baisser leurs prix de vente.
Le littoral et l'offre locative resistent
Alors que la baisse des prix s'observe de manière générale dans les grandes villes comme Paris, Lyon, Angers ou Reims, les villes proches du littoral semblent résister à cette tendance, soit parce qu'elles rattrapent leur « retard », soit parce que les acheteurs dans ces zones, souvent plus âgés, sont moins prédisposés à demander un prêt immobilier : Marseille (+2,9 %), Aix-en-Provence, Nice (+4,3 %) et Toulon (+1,6 %)
Le marché locatif, bien qu'étant moins volatil que celui de la transaction, montre lui aussi des signes de mutation. Si les annonces de biens à la vente explosent dans certaines villes, le marché locatif reste plus stable, voire augmente, dans plusieurs grandes villes, les propriétaires préférant ainsi mettre leur bien en location en attendant que le marché se redynamise. Le prix de la location au mètre carré a par exemple augmenté de 17 % à Paris et de 10 % à Nice. À noter toutefois que cette tendance n'est pas uniforme : certaines villes telles qu'Angers, Grenoble ou Lyon ont enregistré une baisse du prix du mètre carré sur leur parc locatif respectivement de -7,9 %, -4,9 % et -3,7 %.