Les carburants durables représentent l’avenir de l’aviation. Pourtant, selon le PDG de Boeing, ils ne seront jamais aussi abordables que les carburants traditionnels.
Aviation : le carburant durable, inaccessible financièrement ?
L'essor des carburants d'aviation durables
Dans le secteur hyperconcurrentiel de l'aviation, les carburants durables appelés SAF ne sont pas encore omniprésents. Ainsi, ils représentent moins de 1% de la consommation mondiale de carburant pour l'aviation. Mais surtout, ils sont actuellement deux fois plus chers que leurs homologues traditionnels. Malgré tout, leur potentiel reste indéniable. Alors que le monde se tourne vers des solutions plus respectueuses de l'environnement, l'aviation ne fait pas exception. Les SAF sont fabriqués à partir d'huiles ou de graisses traitées. Ainsi, ils offrent une alternative plus verte au kérosène traditionnel.
Cependant, malgré les avantages environnementaux, le coût des SAF reste un obstacle majeur. Selon David Calhoun, le directeur général de Boeing, les biocarburants resteront onéreux, même avec des économies d'échelle. Ainsi, il est peu probable qu'ils atteignent jamais le coût du Jet A, le type de kérosène le plus répandu actuellement.
Les implications pour l'industrie aéronautique
Les commentaires de Calhoun surviennent alors que l'industrie aéronautique est sous pression. En effet, elle doit accélérer sa transition verte et réduire son empreinte carbone. L'aviation commerciale reste critiquée pour son impact sur la planète. En France, elle représente environ 5% des émissions de CO2. Cette pression est encore plus forte dans l'aviation d'affaires, où une proposition de loi a récemment été présentée pour interdire les jets privés.
Cependant, l'industrie aéronautique montre une volonté de changer. Fin 2021, les compagnies aériennes du monde entier se sont engagées à atteindre "zéro émission nette de CO2" d'ici à 2050. Pour y parvenir, elles misent à 65% sur les SAF, avec également une amélioration de l'efficacité opérationnelle et un système de capture de carbone. Le coût estimé de cette transition ? 1 550 milliards de dollars sur 30 ans.