Le groupe Casino continue de lutter pour sortir de l’ornière, en dévoilant des résultats mitigés au troisième trimestre 2024. Entre cessions d’actifs, baisse du chiffre d’affaires et investissements massifs pour moderniser ses enseignes, la route est encore longue. La présentation stratégique prévue en novembre apportera-t-elle des réponses ?
L’avenir toujours en pointillés de Casino malgré les efforts de redressement
Le groupe de distribution Casino, repris en mars 2024 par l’homme d’affaires Daniel Kretinsky, reste en difficulté malgré une amélioration relative de certains indicateurs financiers. Pour le troisième trimestre, Casino affiche un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros, en baisse de 1,8 % par rapport à la même période de l’année précédente.
Des chiffres de vente en demi-teinte pour Casino
Ce recul est moins sévère que celui enregistré au trimestre précédent (-3,8 %), mais il reste préoccupant pour le groupe, qui subit une érosion continue de ses revenus. Sur les neuf premiers mois de l’année, l’Ebitda ajusté, indicateur de la rentabilité opérationnelle, atteint 403 millions d’euros, contre 530 millions un an plus tôt.
Les enseignes de Casino sont impactées de manière inégale. Monoprix, fleuron du groupe, réussit à enregistrer une légère progression de 0,9 % de son chiffre d’affaires, signe d’un redressement timide. En revanche, d’autres enseignes peinent à garder le cap : Franprix accuse une baisse de 1,2 % et les enseignes de proximité, telles que Petit Casino, Spar ou Vival, voient leurs ventes reculer de 4,5 %.
La situation est tout aussi difficile pour la plateforme de e-commerce Cdiscount, qui enregistre une chute de 8,1 % de son chiffre d’affaires. Ces résultats soulignent les difficultés de Casino à maintenir une dynamique de croissance face à la concurrence acharnée des autres géants de la distribution.
Nouveau plan stratégique à horizon 2028
Pour redresser la barre, Casino mise sur une stratégie de modernisation de ses magasins et de rationalisation de son portefeuille d’actifs. Philippe Palazzi, directeur général depuis mars, a initié un plan de transformation ambitieux, visant notamment à convertir les magasins en franchises et à céder les points de vente les moins rentables. Ainsi, 140 magasins ont été vendus au troisième trimestre, portant le total à 449 depuis le début de l’année. En parallèle, un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) a été lancé en avril, entraînant la suppression de 3.000 postes.
Cependant, les coûts liés à la modernisation des enseignes Franprix et Monoprix dépassent les prévisions. Le remodelage des magasins Franprix, avec le concept « Oxygène », exige en moyenne 250.000 euros par établissement, tandis que la rénovation des 600 magasins Monoprix devrait coûter un milliard d’euros, bien au-dessus du budget initial de 300 millions d’euros par an prévu par Daniel Kretinsky. Pour faire face à ces dépenses, de nouvelles cessions pourraient être envisagées, notamment parmi les enseignes de proximité, dont les résultats sont en deçà des attentes.
Face aux défis croissants, Casino prépare un plan stratégique pour les années à venir. Le 14 novembre, Philippe Palazzi présentera les grandes lignes de ce projet à Paris. Ce rendez-vous devrait fournir des précisions sur les mesures prévues pour redresser les finances du groupe et assurer sa compétitivité. Si les récentes cessions ont permis de limiter les pertes, Casino doit encore trouver un équilibre entre l’optimisation de ses coûts et les investissements nécessaires pour améliorer l’attractivité de ses enseignes.