Quimper perd son dernier fleuron industriel. L’usine Saupiquet, emblématique de l’histoire industrielle bretonne, a définitivement fermé ses portes. Un transfert des activités vers l’étranger marque un tournant pour la marque, créée en 1891.
Avec la fermeture de l’usine Saupiquet à Quimper, c’est la fin d’une époque
Le rideau tombe sur une institution. À Quimper (Finistère), la dernière usine française de Saupiquet, située dans le quartier de Moulin-Vert, a définitivement cessé ses activités. Après plus de cinquante ans de production sur ce site ouvert en 1968, les 153 employés encore en poste quittent leur poste la mort dans l'âme.
La fermeture annoncée de l'usine Saupiquet à Quimper
L’Italien Bolton Food, propriétaire de la marque depuis 1999, avait officialisé la décision en juin dernier. L'activité de mise en conserve de maquereaux et de sardines sera désormais délocalisée en Espagne et au Maroc, où les coûts de main-d'œuvre sont moins élevés.
Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) a été mis en place, et la CFDT, majoritaire, s’est dite satisfaite des mesures proposées, notamment la possibilité pour de nombreux salariés de retrouver un emploi localement ou d’accéder à une retraite anticipée.
La fermeture de l’usine de Quimper s’inscrit dans un contexte économique difficile pour Saupiquet. Entre 2020 et 2023, le volume des ventes de conserves de poissons du groupe Bolton Food en France a chuté de 25 %, sous la pression des marques de distributeurs. Malgré des efforts pour optimiser les performances du site breton, celui-ci affichait l’un des taux d’utilisation les plus faibles parmi les usines du groupe.
Une marque historique emportée par la concurrence
Créée en 1891 à Nantes, la marque Saupiquet a marqué l’histoire industrielle française. Elle est notamment à l’origine de la célèbre boîte de conserve rectangulaire, symbole des sardines pour de nombreuses générations. À son apogée, dans les années 1960, Saupiquet exploitait plusieurs dizaines de conserveries, principalement en Vendée et en Bretagne, et employait jusqu’à 600 personnes à Quimper. Ce site représentait le dernier vestige de cette époque florissante.
La disparition de l’usine marque la fin d’une aventure industrielle profondément enracinée en France, emportée par la mondialisation et les impératifs de compétitivité. Saupiquet, qui incarnait un savoir-faire reconnu, devient désormais un produit importé, laissant derrière elle des souvenirs et une empreinte indélébile dans l'histoire économique bretonne.