Les compagnies d’autoroutes au cœur d’un rapport qui vient juste d’être dévoilé. Il met en lumière la rentabilité accrue réalisée par les concessionnaires. Des résultats bien supérieurs à ce qu’attendu.
Autoroutes : un rapport pointe la rentabilité des concessionnaires
Un rapport secret sur les profits des concessionnaires d’autoroutes
L’hebdomadaire Marianne et la revue spécialisée Caradisiac viennent de publier un rapport du gouvernement sur la rentabilité des entreprises concessionnaires d’autoroutes. Ce dernier pointe des taux très importants des groupes comme Eiffage ou encore Vinci. En effet, l’étude met en avant la surrentabilité par rapport à ce qui était attendu lors de la privatisation des autoroutes en 2006. À l’époque, le taux de rentabilité est estimé à 7,67%. Cependant, selon le texte datant de 2021, les chiffres sont bien plus importants : 11,77% pour Vinci et 12,49% pour Eiffage.
Aujourd’hui, le rapport pose problème car même certains parlementaires n’ont pas accès au document. D’une part, le gouvernement temporise. La dernière hausse des tarifs des péages reste dure à encaisser pour les automobilistes. De l’autre, les conclusions du rapport sont accablantes pour les compagnies d’autoroutes. Elles mettent à mal les arguments des deux groupes estimant ne pas faire de superprofits.
Une rentabilité à enrayer
Pour expliquer cette hausse de la rentabilité, le rapport met en avant la baisse des taux d’intérêt. De 5 à 6% en 2006 à moins de 2% en 2020. Mais surtout, la raison principale reste une optimisation financière très précise menée par les concessionnaires. Problème : lors de la privatisation le prix a été sous-évalué de plusieurs milliards d’euros par rapport à la situation actuelle. Selon le rapport, il manque 6 milliards d’euros pour arriver au prix d’acquisition juste vis-à-vis de la rentabilité actuelle.
Mais le point crucial du rapport reste la question de la fin de cette rentabilité. Selon le document, il existe trois pistes. Ainsi, la première : revenir sur l’accord initial en enlevant entre 5 ans et demi et 10 ans la durée de concession. Deuxième : une baisse du prix des péages. Enfin, un prélèvement de l’excédent brut d’exploitation. Chacune de ces trois hypothèses permet de « réaligner la rentabilité » des concessions d’autoroutes.