À partir du 1er janvier 2025, la France pourrait connaître une nouvelle baisse de la limitation de vitesse sur certaines routes. Alors que les débats sur la réduction de la vitesse se sont intensifiés ces dernières années, cette nouvelle réforme pourrait profondément changer la manière dont les conducteurs abordent les routes nationales et départementales. Le gouvernement met en avant des objectifs de sécurité routière et de protection de l’environnement, mais de nombreux automobilistes expriment déjà leurs frustrations face à une perte de temps et de productivité.
Automobile : la vitesse baissée à 70 km/h en 2025 ?
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Modifié le 24 octobre 2024 à 10h47
37%La baisse de la vitesse sur le périphérique de Paris aurait déjà réduit les embouteillages de 37%.
Qu'est-ce que prévoit le gouvernement pour 2025 ?
Le gouvernement, selon les informations d’Auto Plus, envisage une réduction généralisée de la limitation de vitesse à 70 km/h sur certaines routes nationales et départementales, notamment dans les zones à forte densité de population ou à haute valeur environnementale. Ces mesures visent à protéger les écosystèmes sensibles et à limiter la pollution atmosphérique.
Cette décision, qui n’a pas encore été prise, s’inscrit dans la continuité des politiques visant à réduire les accidents de la route et à préserver l’environnement. En milieu urbain, certaines grandes villes telles que Paris, Grenoble et Lille expérimentent déjà la limitation à 30 km/h dans plusieurs de leurs quartiers, une mesure qui pourrait s'étendre à d’autres agglomérations du pays.
Cette baisse s’accompagne également de l’obligation pour les véhicules neufs, à partir de juillet 2024, d’être équipés de limiteurs de vitesse intelligents. Ces dispositifs permettent de détecter les panneaux de signalisation et d’ajuster automatiquement la vitesse du véhicule pour respecter les limitations en vigueur.
Sur quelles routes la vitesse sera-t-elle baissée ?
Certaines autoroutes en région parisienne, notamment l'A86 et l'A4, seront les premières à expérimenter cette réduction de vitesse à partir de novembre 2024, dévoile de son côté BFMTV. La vitesse sur ces deux axes passera de 90 km/h à 70 km/h sur des tronçons spécifiques : entre Saint-Denis et La Courneuve pour l'A86, et entre Saint-Maurice et Charenton-le-Pont pour l'A4. Selon les estimations, cette diminution engendrera une augmentation du temps de trajet d’environ 50 secondes la nuit sur l'A86 et de 33 secondes sur l'A4.
Pourquoi baisser la vitesse à 70 km/h sur certaines routes ?
Les motivations du gouvernement qui appuient cette nouvelle réforme du Code de la Route sont multiples. La réduction de la vitesse vise principalement à diminuer les accidents de la route, notamment car la vitesse reste un facteur aggravant dans un grand nombre d’accidents, et une des premières causes de mortalité sur les routes de France.
Par ailleurs, les études montrent qu'une vitesse plus basse permettrait de réduire les émissions polluantes, une nécessité dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. En effet, moins une voiture roule vite, moins elle consomme et donc moins elle émet de CO2.
De plus, le bruit est un autre facteur clé : selon les consultations publiques menées par l’État, près de 14 000 habitants vivant à proximité de l'A4 sont touchés par des nuisances sonores importantes, un problème que la réduction de la vitesse pourrait aider à atténuer. C’est d’ailleurs une des raisons qui ont poussé la mairie de Paris à réduire à 50 km/h la vitesse sur le périphérique.
Baisse de la vitesse : quel impact sur les trajets quotidiens ?
Avec une réduction de la vitesse à 70 km/h, les automobilistes devront repenser leurs habitudes de conduite. Pour un trajet de 100 km, passer de 90 km/h à 70 km/h entraînerait une augmentation significative du temps de trajet. À 90 km/h, il faut environ 1 heure et 6 minutes pour parcourir 100 km. À 70 km/h, ce même trajet prendrait 1 heure et 26 minutes, soit 20 minutes supplémentaires par rapport à la vitesse actuelle. Une différence minime mais pas nulle.
Les automobilistes devront s’habituer à de nouvelles limitations
L’idée de cette nouvelle réforme laisse de nombreux conducteurs se sentent démunis. La réduction de la vitesse est perçue par certains comme une atteinte à leur liberté de mouvement, un facteur qui pourrait augmenter le stress lié à la conduite. D’autres s'inquiètent des coûts indirects, tels que l’augmentation potentielle de la consommation de carburant pour des trajets plus longs, bien que le gouvernement affirme que la baisse de la vitesse réduirait globalement la consommation en limitant les pics d'accélération .
Les critiques à l’encontre de cette réforme rappellent les vifs débats suscités par l’abaissement de la vitesse à 80 km/h en 2018, une mesure qui avait également été justifiée par des arguments de sécurité routière, mais qui avait rencontré une forte opposition dans les milieux ruraux. De nombreux départements ont, depuis, fait machine arrière… mais pas tous !