Automobile : cette ville lance les hostilités contre les stations-service

Sacramento, la capitale de la Californie, en ligne avec son Plan général 2040, vient d’annoncer qu’elle allait interdire la construction de nouvelles stations-service.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 16 février 2024 à 17h50
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Automobile : cette ville lance les hostilités contre les stations-service - © Economie Matin
50% Plus de la moitié des Français ne savent pas que la vente de voitures neuves thermiques sera interdite d'ici à 2035.

La ville de Sacramento fait la guerre aux stations-service

La décision de Sacramento de bannir les nouvelles stations-service d'ici 2040 n'est pas isolée et pourrait très bien voir le jour en Europe du fait de l'interdiction de la vente de voitures thermiques d'ici 2035. Elle fait écho à une tendance plus large aux États-Unis et dans le monde, où la transition vers les véhicules électriques s'annonce plus que forcée. D'autres municipalités, telles que Petaluma, Calistoga et Rohnert Park, ont d'ailleurs déjà adopté des mesures similaires.

Cette mesure, bien évidemment saluée par les défenseurs de l'environnement, n'est pas sans susciter des controverses. La California Fuels and Convenience Alliance (CFCA) a rapidement fait part de ses inquiétudes, arguant que « ce projet nuit de manière disproportionnée aux petites entreprises, aux entreprises minoritaires et aux consommateurs ». Mais Sacramento reste ferme dans sa décision : seules les stations-service disposant de bornes de recharge pour voiture électrique (de minimum 50 kW) pourront obtenir un permis de construire.

Les Français toujours aussi réticents envers les voitures électriques

Alors que les initiatives comme celle de Sacramento en Californie montrent une volonté ferme de transition vers l'électromobilité, la situation en France révèle un tout autre tableau. Malgré les efforts gouvernementaux pour promouvoir les véhicules électriques (bonus écologique, leasing social, déploiement de bornes de recharge), l'adoption de ces derniers par les Français reste bien timide. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : au 1ᵉʳ janvier 2022, le parc automobile français comptait 41,1 millions de véhicules, dont 93 % appartenaient à des particuliers et seulement 1 % étaient des véhicules électriques. D'après un sondage d'OpinionWay pour Aramisauto d'octobre 2023, 65 % des acheteurs français ont continué à se tourner vers les voitures à moteurs thermiques plutôt que qu'électriques.

Les principales raisons de cette réticence des Français à embrasser l'électromobilité sont le manque d'information, le prix des voitures électriques, leur manque d'autonomie et le manque de bornes de recharge. Une étude de l'Observatoire Cetelem de l’Automobile 2024 révèle en effet que la moitié des Français ignorent que les jours des voitures thermiques sont comptés. Cette méconnaissance s'accompagne d'un scepticisme des Français à l'égard des voitures électriques. Toujours selon l'Observatoire Cetelem de l'Automobile 2024 : 70% des automobilistes qui ont connaissance du calendrier de transition vers l'électrique le jugent trop ambitieux, et plus de la moitié (57 %) doutent que l'interdiction des véhicules thermiques soit efficace pour lutter contre la pollution. Les voitures thermiques n'ont clairement plus le vent en poupe dans les hautes instances.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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