Automobile : le salon de Genève baisse le rideau

Le salon de l’automobile de Genève, l’un des événements les plus prestigieux et influents du secteur automobile, ne reviendra pas. Après plus de 100 ans d’existence, les organisateurs ont annoncé la dissolution du salon face au déclin de l’intérêt des constructeurs automobiles. Une décision qui marque la fin d’une ère pour le monde de l’automobile.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 3 juin 2024 à 9h39
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26 EUROSEn 2024 le prix pour entrer au salon de l'automobile de Genève était de 26 euros.

Genève : un salon de l’automobile plus qu’historique

Le salon de l'automobile de Genève a une longue et riche histoire. Depuis sa première édition en 1905, il a été le théâtre de nombreuses premières mondiales et de moments marquants dans l'histoire de l'automobile. Des modèles emblématiques tels que la Lamborghini Miura en 1966, la Porsche 911 Turbo en 1974 et la McLaren P1 en 2013 ont tous été dévoilés à Genève. Le salon a également été un lieu de débat et de discussion sur l'avenir de l'industrie automobile, notamment en ce qui concerne les véhicules électriques et autonomes.

Le salon a rencontré un succès grandissant dans le courant de la deuxième moitié du vingtième siècle. Alors que dès 1925, la barre des 100.000 visiteurs avait été franchie, le nombre de passionnés qui s’y rendaient n’a cessé de grimper. L’édition 2005 détiendra à jamais le record, avec 747.700 visiteurs.

Les raisons de la fin du salon automobile de Genève

Les raisons derrière la décision de mettre un terme au salon de l’automobile de Genève sont multiples. Tout d'abord, la pandémie de Covid-19 a eu un impact sur l'organisation des salons physiques quels qu’ils soient, et le salon automobile de Genève n’a pas fait exception. Quatre éditions ont été annulées, et l’édition 2024 s’est faite en format hybride. Une transition vers des formats numériques et virtuels qui a changé la donne pour de nombreux événements de ce type. Les constructeurs préfèrent désormais présenter leurs nouveaux modèles et technologies via des plateformes en ligne, réduisant ainsi leur participation à des salons physiques.

L'édition 2024 du salon de Genève était déjà compromise par la faible participation des grandes marques. Les organisateurs ont tenté de redynamiser l'événement, mais les efforts ont été vains. La concurrence d'autres événements, ainsi que la montée en puissance des salons virtuels, ont rendu difficile le maintien de l'attrait du salon de Genève. « les conditions de marché en Europe ne sont pas réunies pour la réussite des prochaines éditions », a expliqué le Conseil de la Fondation du Salon international de l’automobile de Genève.

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La fin des salons pour l’industrie automobile ?

La fin du salon de l'automobile de Genève a des implications importantes pour l'industrie automobile. Ce salon a longtemps été une plateforme incontournable pour les constructeurs afin de dévoiler leurs nouveaux modèles, technologies et innovations. Il était également un lieu de rencontre pour les professionnels du secteur, les médias et les passionnés d'automobile. La disparition de cet événement laisse un vide dans le calendrier des salons automobiles mondiaux.

Cependant, cette situation reflète également une évolution plus large au sein de l'industrie. Les constructeurs cherchent de nouvelles façons de communiquer et de se connecter avec leur public. Les plateformes numériques offrent des opportunités plus flexibles et moins coûteuses pour atteindre un public mondial. « Force est de constater que le faible intérêt des constructeurs pour le Salon de Genève dans un contexte sectoriel difficile, la compétition des salons de Paris et Munich qui ont la faveur des groupes endogènes et les investissements nécessaires pour maintenir un salon sonnent le glas d'une prochaine édition », a de son côté souligné le président du salon, Alexandre de Senarclens, dans le communiqué de presse annonçant la fin de l’événement.

« Le Conseil de la Fondation du Salon international de l’automobile de Genève fait le constat qu’il existe des incertitudes trop nombreuses liées à l’industrie automobile et à la perte d’attrait des grands salons européens pour prendre le risque de se projeter plus en avant dans l’avenir. »

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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