La mairie de Paris persiste et signe dans son bras de fer avec le gouvernement. David Belliard, adjoint à la mairie de Paris (EELV), a confirmé auprès de France Bleu Paris ce mercredi 22 mai 2024 que la vitesse maximale sur le périphérique parisien sera bien abaissée à partir de l’automne 2024.
Automobile : pas plus de 50 km/h sur le périph dès septembre 2024
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Publié le 22 mai 2024 à 14h30
35 à 40 %Le périphérique parisien représente 35 à 40 % de la circulation parisienne.
La vitesse sur le périphérique parisien passera de 70 à 50 km / h
La nouvelle a été confirmée par David Belliard, adjoint à la mairie de Paris en charge des mobilités et des transports : dès l'automne 2024, la vitesse maximale sur le périphérique parisien sera abaissée de 70 km/h à 50 km/h. « C'est une voie municipale, elle est sous la responsabilité de la mairie de Paris, on revient dans le droit commun », a-t-il justifié.
🗨️"Le périphérique sera à 50km/h à l'automne prochain. C'est une voie municipale, on revient dans le droit commun"
👉 @David_Belliard, adjoint à la Maire de ParisA réécouter ici ➡️ https://t.co/FtRWMAhgO5 pic.twitter.com/9FGn0r93vJ
— France Bleu Paris (@francebleuparis) May 21, 2024
« Le temps de la réflexion est terminé. Maintenant, il faut agir. C’est une question de santé publique. Plus de 500 000 habitants vivent aux abords du périphérique. La concertation existe depuis 2018», avait appuyé Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire de Paris, sur X (ex-Twitter), faisant ainsi fi des dernières déclarations du ministre des Transports, Patrice Viegrete, qui voit en cette initiative une mesure qui « stigmatise les Franciliens qui ont une voiture ». David Belliard a profité de son interview accordée à France Bleu Paris pour annoncer qu'une voie de covoiturage ainsi que pour les transports en commun allaient prochainement être créées.
Des enjeux budgétaires en toile de fond
Aucune étude n'a actuellement clairement exposé les gains en matière d'environnement qu'apporterait cette mesure, la baisse de pollution étant dépendante de l'amélioration potentielle de la fluidité du trafic. La mairie de Paris reste malgré tout mordicus sur son projet, et souhaite par là convertir les Franciliens aux transports en commun ou au covoiturage. Malheureusement, celle-ci ne prend pas en considération la réalité de plus de 1,2 million d'automobilistes qui prennent le périph quotidiennement pour aller travailler...« Si vous faites en même temps la voie réservée et en même temps le périph à 50 km/h, vous allez rendre les gens fous », avait averti l'ancien ministre des Transports, Clément Beaune, en décembre 2023.
À ne pas omettre non plus que la mairie de Paris se trouve dans une situation budgétaire catastrophique qui devrait se traduire par une dette de près de 10 milliards d'euros d'ici la fin du mandat d'Anne Hidalgo en 2026. Il ne serait donc pas surprenant que derrière cette mesure, la mairie de Paris vise aussi à réduire les coûts d'entretien du périphérique en tentant de faire partager ses frais avec la Région Ile-de-France. Il faut dire que celui-ci s'étend sur près de 35 km pour près d'1 million de m² de voie et 380 000 m2 de bretelles, ce qui représente une charge considérable pour la ville. David Belliard reste ouvert à la possibilité de trouver un accord avec le gouvernement. « Nous continuons à discuter avec l’ensemble des parties prenantes. Je ne désespère pas de convaincre le nouveau ministre des Transports sur le bien-fondé de cette mesure ».