Le constructeur automobile allemand Mercedes‑Benz offre à des milliers de salariés des indemnités de départ exceptionnellement élevées, dans le but de réduire ses effectifs sans recourir aux licenciements.
Automobile : ce constructeur paye très cher ses salariés pour qu’ils démissionnent

Mercedes‑Benz a déclenché, au printemps 2025, un programme de départs volontaires assorti de primes pouvant atteindre six chiffres. Ce dispositif, réservé à certaines catégories de son personnel, répond à une double contrainte : respecter les engagements sociaux du constructeur automobile allemand tout en allégeant durablement ses charges fixes.
Des primes individualisées pour les salariés hors production
Depuis mars 2025, les salariés de Mercedes-Benz occupant des fonctions administratives en Allemagne peuvent se voir proposer une indemnité de départ volontaire. Le programme, déployé à l’échelle nationale, ne concerne ni les chaînes de production ni les postes opérationnels industriels. Les propositions sont envoyées via l’intranet du constructeur automobile allemand, sous la forme d’offres individualisées, déterminées selon plusieurs critères, dont l’ancienneté et le niveau de rémunération.
Le dispositif repose sur un principe de double volontariat : chaque salarié peut librement accepter ou refuser la proposition, mais la direction conserve la possibilité de rejeter les départs susceptibles d’affecter l’organisation. Le nombre de postes théoriquement concernés est évalué à environ 30 000, selon les données publiées par Handelsblatt le 20 mars 2025.
Des montants pouvant dépasser les 500 000 euros
Certaines propositions atteignent des montants rarement observés dans le secteur automobile. Selon les calculs exposés dans Autojournal et AutoPlus, un salarié de 55 ans, totalisant 30 années d’ancienneté et percevant un salaire brut de 9 000 euros par mois, pourrait obtenir une indemnité de départ supérieure à 500 000 euros. Pour un employé de 45 ans, avec deux décennies de service et un salaire brut mensuel de 7 500 euros, la prime estimée avoisine 300 000 euros.
Les intéressés ont jusqu’au 31 juillet 2025 pour notifier leur décision. Les simulations sont disponibles en ligne, mais les sommes évoquées ne sont ni fixes ni garanties : elles varient selon un barème établi par la direction et communiqué de manière confidentielle. RTL Belgique, dans son article daté du 21 mars 2025, confirme que les profils les plus expérimentés sont les premiers ciblés par le programme.
Une manœuvre dictée par un accord social contraignant
La mise en place de ce programme résulte directement d’un accord signé entre Mercedes-Benz et le comité d’entreprise allemand Gesamtbetriebsrat. Comme l’a révélé Handelsblatt, ce texte garantit à de nombreux salariés une protection totale contre les licenciements économiques jusqu’à la fin de l’année 2034. En clair, le constructeur ne peut pas engager de restructuration contrainte dans ce délai.
Les départs volontaires représentent de fait la seule solution légalement possible pour Mercedes pour réduire ses charges fixes. Le constructeur automobile allemand vise, par cette voie, une économie de cinq milliards d’euros d’ici à 2027, dans le but de renforcer sa compétitivité industrielle et de financer ses investissements dans l’électrification et les technologies d’assistance à la conduite.