Audiovisuel public : TF1 M6 Canal+ et BFM dénoncent des pratiques anti-concurrentielles graves

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 11 mai 2023 à 21h42
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2,4 milliards €L'audiovisuel public dispose d'un budget de fonctionnement de 2,4 milliards d'euros.

TF1, M6, Canal+ et Altice dénoncent les pratiques anti-concurrentielles et les dérives de France Télévisions, en particulier de France 2. Ils demandent une clarification des missions et du financement du groupe public, dont le budget de 2,4 milliards d'euros provient désormais de la poche des contribuables.


L'audiovisuel public en France, composé de France Télévisions et Radio France, dispose d'un budget de fonctionnement de 2,4 milliards d'euros, équivalent au budget de toutes les entreprises du secteur audiovisuel privé réunies. Les dérives du groupe France Télévisions, et en particulier de France 2, sont au cœur des préoccupations des chaînes privées, qui dénoncent des pratiques anti-concurrentielles. Selon un courrier envoyé à la première ministre Élisabeth Borne, que Le Figaro s'est procuré, l'Association des chaînes privées (ACP) s'est fait le porte-voix de ces critiques.

Pratiques anti-concurrentielles graves 

Les signataires du courrier, TF1, M6, Canal+ et Altice, pointent du doigt l'actuelle politique éditoriale de France Télévisions, qui profite d'"asymétries juridiques" pour proposer des programmes de plus en plus proches de ceux diffusés sur les antennes privées, en particulier sur France 2. Le Figaro rapporte que l'ACP accuse le groupe public de développer une programmation "étonnamment commerciale" sur ses grandes chaînes, en particulier France 2, et de reléguer les œuvres et programmes relevant de ses missions de service public sur des antennes plus confidentielles. Cette "cannibalisation éditoriale" s'accompagne d'une cannibalisation du marché publicitaire. L'ACP accuse France Télévisions de contourner les règles du jeu en matière de publicité après 20 heures, en profitant d'une interprétation à son avantage du parrainage. Les chaînes privées estiment que 25 % du chiffre d'affaires publicitaire de France Télévisions est réalisé à ces horaires en principe protégés. Face à cette situation, les chaînes privées formulent trois demandes précises. La première concerne la mise en place d'obligations de service public plus précises, assorties d'indicateurs chiffrés, chaîne par chaîne. La seconde demande vise une clarification des rôles et du niveau d'intervention du secteur public sur les genres populaires comme le sport, la fiction et le cinéma américain. Enfin, la troisième demande touche à la publicité, avec l'objectif de mettre fin aux pratiques de contournement de France Télévisions et à ses demandes continues d'élargissement de la publicité sur ses différentes antennes.

France Télévisions s'arrange avec la loi

Le Figaro souligne que l'envoi de ce courrier intervient dans un contexte particulier. France Télévisions négocie actuellement un nouveau contrat d'objectifs et de moyens (COM) avec l'État actionnaire, tandis qu'une mission est en cours à l'Assemblée nationale sur "l'avenir de l'audiovisuel public". De plus, le 12 juin prochain, Laurent Lafon, président de la commission culture au Sénat, présentera une proposition de loi destinée à réformer l'audiovisuel public. Les chaînes privées saisissent donc l'occasion pour tenter de faire bouger les lignes et mettre en lumière les dérives de l'audiovisuel public, en particulier de France 2. Elles insistent sur la nécessité d'affirmer la différence entre l'audiovisuel public et le secteur privé, tout en veillant à l'équilibre du secteur audiovisuel dans son ensemble. L'ACP rappelle que cet équilibre doit reposer sur un pôle public au financement pérenne et recentré sur ses missions, et des groupes privés ambitieux, financés par la publicité, qui contribuent au pluralisme de l'information et à la diversité de l'offre proposée aux Français. La question des dérives de l'audiovisuel public et des pratiques anti-concurrentielles de France Télévisions, en particulier de France 2, soulève des inquiétudes quant à la clarté des missions et du financement du groupe public. Les chaînes privées espèrent que leurs demandes seront prises en compte lors des discussions autour de la réforme de l'audiovisuel public, afin de garantir une concurrence saine et un paysage médiatique diversifié pour les téléspectateurs français.
Titre: Les dérives de l'audiovisuel public et France 2 : pratiques anti-concurrentielles et cannibalisation du marché Chapeau: TF1, M6, Canal+ et Altice dénoncent les pratiques anti-concurrentielles et les dérives de France Télévisions, en particulier de France 2. Ils demandent une clarification des missions et du financement du groupe public, dont le budget de 2,4 milliards d'euros provient désormais de la poche des contribuables. L'audiovisuel public en France, composé de France Télévisions et Radio France, dispose d'un budget de fonctionnement de 2,4 milliards d'euros, équivalent au budget de toutes les entreprises du secteur audiovisuel privé réunies. Les dérives du groupe France Télévisions, et en particulier de France 2, sont au cœur des préoccupations des chaînes privées, qui dénoncent des pratiques anti-concurrentielles. Selon un courrier envoyé à la première ministre Élisabeth Borne, que Le Figaro s'est procuré, l'Association des chaînes privées (ACP) s'est fait le porte-voix de ces critiques. Les signataires du courrier, TF1, M6, Canal+ et Altice, pointent du doigt l'actuelle politique éditoriale de France Télévisions, qui profite d'"asymétries juridiques" pour proposer des programmes de plus en plus proches de ceux diffusés sur les antennes privées, en particulier sur France 2. Le Figaro rapporte que l'ACP accuse le groupe public de développer une programmation "étonnamment commerciale" sur ses grandes chaînes, en particulier France 2, et de reléguer les œuvres et programmes relevant de ses missions de service public sur des antennes plus confidentielles. Cette "cannibalisation éditoriale" s'accompagne d'une cannibalisation du marché publicitaire. L'ACP accuse France Télévisions de contourner les règles du jeu en matière de publicité après 20 heures, en profitant d'une interprétation à son avantage du parrainage. Les chaînes privées estiment que 25 % du chiffre d'affaires publicitaire de France Télévisions est réalisé à ces horaires en principe protégés. Face à cette situation, les chaînes privées formulent trois demandes précises. La première concerne la mise en place d'obligations de service public plus précises, assorties d'indicateurs chiffrés, chaîne par chaîne. La seconde demande vise une clarification des rôles et du niveau d'intervention du secteur public sur les genres populaires comme le sport, la fiction et le cinéma américain. Enfin, la troisième demande touche à la publicité, avec l'objectif de mettre fin aux pratiques de contournement de France Télévisions et à ses demandes continues d'élargissement de la publicité sur ses différentes antennes. Le Figaro souligne que l'envoi de ce courrier intervient dans un contexte particulier. France Télévisions négocie actuellement un nouveau contrat d'objectifs et de moyens (COM) avec l'État actionnaire, tandis qu'une mission est en cours à l'Assemblée nationale sur "l'avenir de User Continue ChatGPT l'audiovisuel public". De plus, le 12 juin prochain, Laurent Lafon, président de la commission culture au Sénat, présentera une proposition de loi destinée à réformer l'audiovisuel public. Les chaînes privées saisissent donc l'occasion pour tenter de faire bouger les lignes et mettre en lumière les dérives de l'audiovisuel public, en particulier de France 2. Elles insistent sur la nécessité d'affirmer la différence entre l'audiovisuel public et le secteur privé, tout en veillant à l'équilibre du secteur audiovisuel dans son ensemble. L'ACP rappelle que cet équilibre doit reposer sur un pôle public au financement pérenne et recentré sur ses missions, et des groupes privés ambitieux, financés par la publicité, qui contribuent au pluralisme de l'information et à la diversité de l'offre proposée aux Français. La question des dérives de l'audiovisuel public et des pratiques anti-concurrentielles de France Télévisions, en particulier de France 2, soulève des inquiétudes quant à la clarté des missions et du financement du groupe public. Les chaînes privées espèrent que leurs demandes seront prises en compte lors des discussions autour de la réforme de l'audiovisuel public, afin de garantir une concurrence saine et un paysage médiatique diversifié pour les téléspectateurs français.

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Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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