Gabriel Attal veut (encore) réduire les droits des chômeurs

Le Premier ministre, Gabriel Attal, était l’invité de TF1 le 27 mars 2024. L’occasion pour lui d’expliquer ce que les Français vont subir dans les années à venir, alors que l’austérité sera le mot d’ordre du gouvernement pour le budget 2025 et, probablement, dès 2024. Les chômeurs sont sans surprise la cible privilégiée de l’exécutif pour réduire les dépenses. Et pour tenter de faire passer la pilule, Gabriel Attal a évoqué les superprofits et leur taxation… sans rien annoncer de concret.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 28 mars 2024 à 9h28
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attal, chômeur, tf1, premier ministre, déficit, dette, gouvernement, droits - © Economie Matin
5,5%Le déficit de la France en 2023 a atteint 5,5%

Les Français doivent se préparer : l’assurance-chômage, qui a déjà fortement été frappée par des réformes à répétition dont la dernière ne date que de 2023, sera encore moins protectrice à l’avenir.

Réduire les dépenses publiques en réduisant les droits des chômeurs

Le gouvernement doit sans surprise gérer une dette qui atteint de nouveaux records et un déficit qui a dérapé en 2023. Et ça passe par une réduction des dépenses publiques : 30 milliards d’euros d’économies ont été annoncés pour les seules années 2024 et 2025, et ça pourrait augmenter.

L’assurance-chômage est dans le viseur du gouvernement, comme elle l’a été en 2023 et en 2019. Et le projet est clair : la durée d’indemnisation sera réduite « de plusieurs mois ». Actuellement de 18 mois maximum, à la suite de la réforme du régime en 2023, elle pourrait tomber à 12 mois. « Je ne pense pas qu'il faille que ça aille en-dessous de douze mois », a affirmé sur TF1 Gabriel Attal. Ce qui ne signifie pas que ce ne sera pas forcément le cas : c’est juste son avis.

Gabriel Attal aimerait aussi baisser « le niveau d’indemnisation », donc le montant des allocations, ainsi que réduire l’accès au régime. Mais il l’assure : « Mon objectif, ce n'est pas de m'en prendre à tel individu ou aux chômeurs, c'est de faire bouger un système pour inciter davantage à la reprise d'emploi ». Sauf que l’emploi, lui, stagne…

Taxer les superprofits ? Peut-être, mais c’est loin d’être gagné

Pour tenter de faire passer la pilule sur une énième réduction des droits des chômeurs, Gabriel Attal a tenté de faire plaisir à ceux qui appellent depuis des années à taxer les superprofits des entreprises. Le CAC 40 a enregistré, en trois ans, plus de 450 milliards de bénéfices nets… sans voir l’imposition augmenter. Mais alors que Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie qui ne sait pas ce qu’est un superprofit, est toujours fermé à l’idée, Gabriel Attal entre-ouvre la porte.

Il affirme n’avoir « jamais eu de dogme sur le sujet ». Mais attention : aucune annonce n’a été faite. Le Premier ministre s’est contenté de ne pas exclure une amélioration de la taxe sur les superprofits sans confirmer une hausse ni même donner un niveau de taxation. Si pour les chômeurs le serrage de vis est quasiment acté, pour les super-riches la frilosité du gouvernement reste entière.

Le SMIC ? Pas d’augmentation… mais des incitations pour les entreprises

Autre problème que doit gérer le gouvernement : la smicardisation de la France. De plus en plus de salariés se retrouvent au SMIC car le salaire minimum a augmenté rapidement sur fond d’inflation tandis que les salaires n’ont pas grimpé d’autant. Mais le gouvernement ne veut pas imposer aux entreprises des augmentations ni a évoqué une indexation des salaires sur l’inflation, ce que pratiquent d’autres pays européens.

Gabriel Attal, sur TF1, opte plutôt pour « des allègements de cotisations qui incitent davantage à augmenter les salariés ». En somme, réduire les taxes payées par les entreprises pour que celles-ci se daignent de payer convenablement leurs salariés. « On a un système qui fait que, en fait, il n'y a plus beaucoup d'intérêts pour quiconque d'augmenter les salariés qui sont au SMIC », assure le Premier ministre qui juge que c’est cher pour l’employeur et que le salarié touchera moins. Pas certain que les salariés au SMIC soient du même avis, mais Gabriel Attal n’a jamais été concerné par le salaire minimum dans sa carrière et ne peut donc pas se projeter dans leur peau.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

1 commentaire on «Gabriel Attal veut (encore) réduire les droits des chômeurs»

  • Rastignac

    Attal a tort car il faut de la flexibilité dans la durée du chômage pour leur éviter d’être à la rue et les sans-emplois ont besoin d’aides pour retrouver un emploi également…

    Répondre
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